Renards et tiquesDeux chercheurs du laboratoire de ''génétique de la conservation'' de l'université de Liège (GeCoLab) ont récemment fait le point sur les mécanismes de transmission de la maladie de Lyme. Adrien ANDRE et Johan MICHAUX rappellent que cette maladie est le résultat de l'interaction de trois acteurs principaux : l'agent pathogène (la bactérie), le réservoir (les animaux porteurs) et le vecteur (la tique elle-même). En ce qui concerne les animaux porteurs, les plus ''performants'' seraient, dans l'ordre, les muscardins, les lérots et les merles noirs, viennent ensuite les mulots, campagnols roussâtres et enfin les cerfs et chevreuils. D'une façon générale, le grand gibier serait plutôt porteur de tiques adultes et ce serait surtout sur lui qu'elles se reproduisent. Les larves et nymphes de tiques préféreraient les petits rongeurs déjà cités, les oiseaux nichant au sol et les lézards. L'étude attentive de l'environnement, vu dans son ensemble, est donc particulièrement importante puisque la présence des différents hôtes est indispensable au cycle complet de la tique.
Dans cette approche, une autre étude scientifique néerlandaise a récemment montré que la présence du renard roux, particulièrement friand de la plupart des espèces citées ci-avant a un rôle très important comme régulateur de la propagation de la maladie de Lyme. Non pas seulement parce qu'il est le prédateur privilégié des porteurs de larves et nymphes de tiques mais aussi parce que sa présence pousse ces micro-mammifères à un comportement peureux, réduisant leur mobilité et, ainsi, le nombre de rencontres. L'activité réduite de ces micro-mammifères freine alors la dispersion des tiques en général et, donc, des tiques infectées.
Le renard roux s'avère donc comme une espèce clé dans la lutte contre les surpopulations de tiques dont, notamment, celles porteuses de l'agent pathogène responsable de la maladie de Lyme.
Sources : Revue Natagora n°87 de sept-oct 2018 (synthèse)
Pierre
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