Dans une réponse à un parlementaire, le ministre Lutgen ayant fait état de ce que nombre de titulaires de droits de chasse n'habitaient pas près de leur territoire de chasse, nous avions suggéré à M. Claude ANCION Député Bourgmestre de Sprimont, de proposer au Ministre Benoit Lutgen de rétablir la possibilité de destruction du sanglier par les gardes champêtres particuliers.
Il a donc bien voulu poser la question orale suivante au ministre, le mardi 30 janvier 2007, en séance publique de la Commission de l'Environnement, des Ressources naturelles, du Tourisme, de la Ruralité et de la Politique agricole (CRAC n° 57 pp. 15-16).
LA DESTRUCTION DES SANGLIERS PAR LES GARDES ASSERMENTÉS
M. Claude Ancion (MR). – Le climat relativement clément que nous avons connu ces derniers mois a eu notamment pour effet d’être favorable à la faune présente dans notre région et particulièrement pour les populations de sangliers, que l’on savait déjà nombreuses.
A cela, s’ajoute le fait que, en raison de la hausse du loyer des droits de chasse, de moins en moins de chasseurs « locaux » de nos Ardennes peuvent se permettre cette pratique et que les chasseurs sont des résidents de plus en plus éloignés de leur territoire de chasse. Ces derniers ne chassent dès lors que quelques jours par an, ce qui semble insuffisant à exercer une pression cynégétique suffisante pour réguler correctement la population de sangliers.
Il m’est d’avis que ce problème se poserait avec moins d’acuité si les gardes assermentés, qui sont des gardes champêtres engagés par des particuliers dans le but de surveiller leurs propriétés et leurs terrains de chasse, pouvaient procéder à la destruction sur le territoire qui les concerne.
Or, depuis l’AGW du 18 octobre 2002, ceux-ci ne sont plus autorisés à procéder à la destruction des sangliers, celle-ci étant réservée au titulaire du droit de chasse ou du chasseur qu’il désigne.
En son article 9, l'AGW du 18 octobre 2002 indique :
« La destruction du sanglier est effectuée par l'occupant.
L'occupant peut inviter les personnes suivantes à effectuer cette destruction à sa place :
1° : le titulaire du droit de chasse sur les terrains à défendre, qui y exerce effectivement ce droit ;
2° : à défaut du premier, le titulaire du droit de chasse sur un territoire boisé jouxtant les terrains à défendre, qui y exerce effectivement ce droit ;
3° : à défaut du second, tout autre chasseur. »
Les gardes assermentés ne peuvent procéder qu’à la destruction de renards, fouines ou autres putois.
En vue de mieux réguler la population de sangliers et d’éviter des dégâts aux cultures et aux propriétés, ne serait-il pas envisageable d’autoriser à nouveau les gardes assermentés, qui sont des officiers de la police judiciaire disposant de compétences policières limitées, à procéder à la destruction de sangliers ?
Votre prédécesseur avait fait le choix de ne plus leur confier cette mission : des problèmes particuliers s’étaient-ils présentés ?
M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme. –
L'explosion du nombre de sangliers connait une augmentation constante. Elle est liée à différents éléments tels que le précédent arrêté quinquennal qui interdisait certaines dates de chasse.
Pour y remédier, lorsque je suis entré en fonctions, j'ai pris différentes dispositions sanitaires et j'ai ouvert les périodes de chasse afin de faciliter la destruction de sangliers. Le nouvel arrêté quinquennal pour la période 2006-2011 autorise la chasse du sanglier du 1er août au 31 décembre en plaine et du 31 octobre au 31 décembre en forêt. Je tiens à préciser que différents conseils ont décidé de réduire ces possibilités.
J'en viens à votre suggestion concernant les gardes champêtres.
Depuis le 18 octobre 2002, les gardes champêtres ne sont plus habilités à être délégués par l'occupant pour détruire les sangliers lorsque l'occupant n'est pas en mesure d'exercer personnellement ce droit.
J'ai demandé à mon administration de préparer un avant-projet visant à simplifier les procédures administratives d'autorisation de destructions prévues par l'AGW du 18 octobre 2002. Je lui ai demandé de me remettre cet avis. Je suis sûr que je l'obtiendrai rapidement et je vous le communiquerai tout aussi vite.
Quoi qu'il en soit, je vous remercie pour votre suggestion.
M. Claude Ancion (MR). – Je vous remercie et fais confiance à votre administration."
A ce jour, bien que le ministre ait récemment répondu que des mesures de simplification seraient prochainement adoptées, la législation n'a pas encore été modifiée en ce sens.
En St Hubert,
AS