Dans l'Antiquité, les Grecs comme les Romains s'abritaient de la pluie avec des manteaux de laine à trame serrée et équipés d'une capuche. Les privilégiés du Moyen Âge utilisaient des pèlerines en toile épaisse, souvent doublées de fourrure.
En 1823, l'industriel écossais en matière colorante Charles Mackintosh à l'idée d'utiliser le benzol, sous produit de ses fabrications dont il ne sait que faire, comme solvant du caoutchouc et peut dès lors rendre étanche, par application du vernis obtenu, deux toiles collées l'une à l'autre de façon que le vernis ne soit plus en contact avec la peau. À partir de 1936, l'usage s'établit, au Royaume Uni, d'appeler "mackintosh" tout vêtement de pluie taillé dans cette toile, tant étaient populaires l'invention et l'inventeur.
Le Britannique Thomas Burberry crée la gabardine, en 1880.
Pendant la Première Guerre mondiale, les soldats britanniques portaient des trench-coats (littéralement « manteaux de tranchées ») pour se protéger du froid et de l'humidité dans les tranchées.
Voilà un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, et qui risque encore de faire souvent parler de lui dans les forums, tant le choix est vaste et les avis différents en fonction des différents usagers
Comme je l'ai déjà dit, j'ai une certaine expérience des activités outdoor (surtout dans les climats nordiques et dans le cadre d'activités montagne/trek), et c'est sur cette base que je vais vous décrire quelques grandes généralités relative aux vestes en question. Cela dit, je ne donnerai pas beaucoup de référence 100% chasse, pour la simple et bonne raison que je débuterai seulement en 2013 et que je n'ai donc pas de recul concernant ces vêtements précis. Toutefois, les propriétés des vestes restent les mêmes, seuls la couleur et le bruit émis par les vêtements convoités seront à prendre en compte pour un usage chasse/pêche.
-> plus que jamais, essayez les vêtements avant achat ou assurez-vous au moins de pouvoir les échanger facilement dans le cadre d'achats par correspondance
Déperlant ou imperméable ?
Tout d'abord, faisons bien la différence entre un vêtement déperlant ou imperméable. ( ce dernier étant généralement également déperlant )
Ajoutons aussi la notion de respirabilité.
1°) La déperlance est la propriété, pour un tissu, d'être imperméable jusqu'à un certain point. Il s'agit d'un traitement, et non d'une qualité intrinsèque au tissu ou au tissage. Par conséquent, d'une part, cette propriété est limitée dans la durée de vie du vêtement, et d'autre part un tissu déperlant n'est plus imperméable lorsqu'il est au contact de trop d'eau (cas d'une averse longue et ou intense).
La déperlance étant due à un traitement superficiel, l'eau reste entièrement à la surface du tissu (la goutte d'eau « glisse » sur le tissu). Au contraire, certains tissus réellement imperméables absorbent une certaine quantité d'eau mais sans la laisser pénétrer à l'intérieur du vêtement.
L'intérêt du traitement déperlant est qu'aucune goutte d'eau ne pénètre ni n'est absorbée. Les tissus qui doivent être très fins tirent avantage d'un tel traitement.
L'inconvénient du traitement déperlant est que ce n'est qu'un traitement (efficacité limitée dans le temps et par la quantité d'eau).
Par expérience, aucun traitement déperlant (même les meilleurs) ne dure bien longtemps dans le temps, particulièrement aux points de frottements. Il est donc nécessaire de retraiter régulièrement avec la solution adaptée au vêtement choisi (shampoing Nikwax ad-hoc, spray imperméabilisant, etc.).
2°) L’imperméabilité est la capacité d’un tissu à empêcher la pénétration de l’eau.
On peut rendre un tissu imperméable en lui associant une membrane ou grâce à une enduction.
Pour mesurer l’imperméabilité d’un tissu, on place ce dernier sous un tube (colonne) rempli d’eau, on calcule ensuite à partir de quelle hauteur d’eau les premières gouttes passent au travers du tissu. Plus la hauteur d’eau est importante, plus le tissu sera imperméable.
Le Schmerber est l’unité de mesure de l’imperméabilité. 1 Schmerber = 1 colonne d’eau de 1 mm.
Un vêtement qui a une valeur de 10 000 Schmerber, c’est-à-dire 10.000 mm, résiste à 10 m d’eau ! On considère qu’un vêtement est parfaitement imperméable à partir de 20.000 Schmerber.
3°) La respirabilité est la capacité d’un tissu à évacuer la vapeur d’eau.
Un tissu garantissant une bonne respirabilité limite la condensation de la vapeur d’eau à l’intérieur du vêtement. Elle facilite donc l’évacuation de la transpiration et maintient le corps au sec.
Il y a plusieurs façons de mesurer la respirabilité d’un produit ; voilà les 2 mesures les plus utilisées :
- La mesure MVTR (taux de transmission de la vapeur d’eau) calcule la quantité d’eau (sous forme de vapeur) que le tissu laisse passer en 24h. Plus le degré est élevé, plus la respiration est favorable.
La MVTR s’exprime en gr /m2 / 24 h :
MVTR 30.000 = vêtement extrêmement respirant
MVTR 20.000 = vêtement avec une très bonne respirabilité
MVTR 10.000 = vêtement respirant
MVTR 5.000 = vêtement peu respirant
- L’indice RET (Resistance Evaporative Transfert) mesure la capacité d’un tissu à laisser s’échapper la vapeur d’eau générée par le corps (transpiration). Le RET étant un indice de résistance, plus il est faible plus il indique que le vêtement est respirant.
RET inférieur à 6 : très respirant
RET entre 6 et 12 : respirant
RET entre 12 et 20 : faiblement respirant
RET au-delà de 20 : non respirant.
Les cirés :
Vêtement de marin à l'origine, adapté à toutes les sauces depuis plus d'un siècle, son imperméabilité est parfaite mais sa respirabilité nulle : ce vêtement se transforme en étuve dès le moindre effort, à éviter !
Les toiles cirées :
Vestes bien connues tant elles ont longtemps été le nec plus ultra en matière de vêtements outdoor, elles sont aujourd'hui très peu utilisées, sauf chez quelques nostalgiques et amoureux du produit.
Ont trouve encore de très bonnes vestes de ce type chez Fjallraven par exemple avec des vestes en G1000 ( assemblage de coton et polyester très résistant ) cirées :
Voir ici : http://www.fjallraven.fr/sorties/guides-produits/vetements/materialvard/comment-traiter-le-g-1000-a-la-cire/
Le hic étant que la cire vient largement colmater les interstices situés entre les fibres du tissu rendant dès lors le vêtement peu respirant (mais ça reste bien mieux qu'un ciré !).
De plus, le traitement est à refaire régulièrement car la cire s'en va d'elle-même au fil du temps et elle laisse un petit côté "poisseux" que tous n'apprécient pas
Avantage cependant : très peu de bruit lorsque on bouge avec ce type de vêtement, c'est très "feutré".
Les vestes imper-respirantes :
Là, on rentre dans un autre domaine, plus technique et plus performant puisque il allie imperméabilité & respirabilité.
Deux types de traitement :
1°) l'enduction est un traitement de finition du tissus qui peut être appliqué selon différentes méthodes (raclage, pulvérisation, immersion ...) où une substance (résine, vinyl ...) est déposée sur une ou deux faces du textile.
Les enductions microporeuses et hydrophiles étant destinées à rendre un tissu imperméable et respirant.
Au rang des meilleures inductions on trouve entre autre : le triple point céramique de LowAlpine, le Précip de chez Marmot, le HiVent de NorthFace ect
2°) les membranes imper-respirantes.
Il existe deux types de membranes imper-respirantes :
Membranes de type Gore Tex (membrane Teflon laminée sur tissu extérieur) et celles à action "chimique" de type MP+ (Francital)
Le principe du Gore Tex :
Il repose sur la présence de tous petits trous dans le PTFE.
- Imperméabilité : les trous sont étudiés pour ne pas laisser passer les gouttes d'eau au travers de la membrane. Le traitement déperlant appliqué sur le tissu extérieur permet d'éviter le “mouillage” de celle*ci en augmentant la tension de surface des gouttes.
- Respirabilité : les trous de cette membrane sont toutefois suffisamment gros pour laisser passer une molécule d'eau (et donc une molécule d'eau à l'état gazeux). Ainsi, lorsque vous transpirez, la sueur produite par votre corps crée une atmosphère humide entre vous et la membrane, qui passe ensuite à travers les petits trous de celle-ci. Le principe est le même que l'évaporation d'une bassine d'eau au soleil ⇒ un peu d'eau se transforme en gaz même si sa température n'atteint pas 100°C.
Les conditions nécessaires à une bonne respiration sont que :
> le tissu extérieur doit rester sec pour que la vapeur d'eau puisse sortir (traitement déperlant).
> la vapeur d'eau produite par le corps doit se condenser le moins possible sur la surface intérieure du vêtement.
> certains vêtements (dits 3 couches) possèdent un enduit Polyuréthane au contact direct de la peau afin d'éviter aux salissures de boucher les trous du Teflon. Cette couche diminue donc mécaniquement la respirabilité du vêtement.
Il existe de nombreuses membranes différentes basées sur ce principe (tous les grands fabricants ont leur produit), mais les deux meilleures restent à mon avis le Gore Tex et le Event qui proposent chacune une très grande imperméabilité ainsi qu'une excellente respirabilité.
Le principe du MP+:
Il est “chimique” c'est à dire repose sur la présence de molécules hydrophiles au sein du matériau.
- imperméabilité : facile!! La membrane MP+ n'a pas de trous (enfin, trèees petits)! Donc imperméabilité assurée mécaniquement.
- respirabilité (c'est là que ça se complique)
Je ne connais aucun vêtement chasse réalisé avec ce produit ... de plus, sa résistance mécanique semble inférieure aux autres membranes, je ne le conseillerai donc pas aux chasseurs
Quelques remarques :
- tous les vêtements décrits ici sont disponibles avec ou sans rembourrage selon les modèles et la chaleur désirée.
- Test comparatif des matériaux imper-respirants effectué par le labo de l'armée américaine “U.S. Army Soldier Systems Center - Natick Labs” ( PDF )
http://www.verber.com/mark/outdoors/gear/breathability.pdf
- Chez Decathlon, on peut trouver un beau petit choix de vestes peu onéreuses adaptées à la chasse et qui raviront les petits budgets ou ceux qui ne sortent qu'occasionnellement. Toutefois, le label "novadry" est juste un label généraliste, il ne fait pas référence à une enduction ou une membrane précise et la nature du traitement varie d'un article à l'autre.
Ainsi, être content d'un article "novadry" ne signifie pas qu'il en sera de même pour un autre article car le traitement peut être totalement différent.
- il y a une marque et un type de traitement que j'apprécie vraiment pour la chasse/pêche, c'est Fjallraven et sa gamme Hydratic : http://www.fjallraven.fr/sorties/tissus/hydratic/
-> ces vêtements sont confortables, disponibles dans des coloris "chasse", silencieux lors des mouvements et offrent une imperméabilité + respirabilité très honorable
- J'ai un ami photographe qui me dit que la gamme Deerhunter est également très intéressante : http://ipaper.f-engel.com/Deerhunter/Deerhuntercatalogue201213/
- La marque allemande Jack Wolfskin propose un gamme de vêtements outdoor utilisables pour certains modèles à la chasse ou à la pêche. La qualité de ces vêtements et leur robustesse est réelle et j'utilise souvent depuis plusieurs années ce modèle : http://www.jack-wolfskin.com/apparel/men/all-jackets/1103121-north-country-parka-men.aspx
C'est un parka d'hiver chaud (rembourrage synthétique), robuste, parfaitement imperméable et respirant, utilisable en ville grâce à son look "civilisé" et disponible en deux longueurs et plusieurs couleurs (je l'ai en vert olive).
On le trouve en Belgique chez AS Adventure ou dans les stores "Jack Wolfskin", nombreux en Flandre.
Il existe des tas d'autres références, et j'invite ceux qui le désirent à ajouter à la suite de ce topic leurs retours d'expériences sur leurs propres vêtements. Ainsi, au fil du temps, une petite base de données de produits "sûrs" se constituera