Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

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Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede Herbé » 05 Mar 2018, 00:48

C'est le journal gratuit 7 Dimanche qui rapporte cette information. http://journal.7dimanche.be/?ed=LUXEMBO ... MBOURG,1|8
Voilà deux ans, le député MR Yves Evrard, avec les députés wallons François Desquesnes (cdH) et Patrick Prévot (PS), avait déposé une proposition de résolution destinée à analyser la gestion forestière wallonne... Une étude comparative entre le mode de gestion classique de la forêt, à savoir tous les arbres encore jeunes sont plantés en même temps, et la gestion "Pro Sylvia" privilégiée depuis une dizaine d'années en Région Wallonne. La gestion "Pro Sylvia" permet d'obtenir une forêt mélangée qui se régénère au fil du temps. Selon les experts, entendus lorsque "Pro Sylvia" a été mise en place, ce type de gestion amène à des rendements qui peuvent être jusqu'à deux fois moindre. " Il s'agit, pour ces experts, de la forêt du pauvre où l'on investit moins mais en obtenant des recettes qui seront nettement inférieures également. " souligne Yves Evrard.
Après plusieurs mois d'attente, les résultats de cette étude sont enfin connus. Et ils sont loin d'être rassurants. Les enjeux sont importants, puisqu'ils concernent directement l'approvisionnement de la filière bois dans les deux ou trois décennies qui viennent. Le député Evrard est inquiet par la pauvreté de l'étude qui se borne à faire l'inventaire de la question sans apporter de réponses. Pas de chiffres concrets ou d'estimations sur le mode de rendement de chaque mode de production, contrairement aux constats du secteur privé. Il est écrit à plusieurs reprises dans l'étude que la comparaison n'est pas facile à faire. Mais quand on arrive à la conclusion, on lit pourtant que la méthode "Pro Sylvia" est à privilégier. En résumé, on ne sait pas où on va mais on vous dit d'aller vers ça. :?:
Faudra-t-il que, dans quelques années, on finisse par devoir importer du bois, car nous ne serons plus à même de subvenir à la production ? Pour Yves Evrard, si la méthode "Pro Sylvia" présente des avantages pour certaines régions escarpées d'Europe (comme les Vosges), elle ne doit pas pour autant être généralisée partout, comme le laisse entendre cette étude. Il faut que ce type de gestion soit une exception. Qu'on l'applique à certains endroits seulement, en expliquant les raisons. Ici, c'est l'inverse qui se passe. Il faut savoir qu'une fois qu'on entame ce processus, on ne peut plus venir en arrière. Le député wallon espère qu'une étude plus approfondie sur le sujet sera réalisée. En attendant, il écrit aux communes pour les inviter à prendre connaissance de l'étude. " Il est urgent que les communes et les mandataires communaux s'inquiètent de cette situation et puissent avoir un regard clair sur la manière dont est géré leur patrimoine communal. "
Puis-je imaginer que c'est encore un fameux pavé dans la mare du DNF ? :lol:

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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede Pierre BOURGUIGNON » 05 Mar 2018, 09:21

Bonjour,
Et pourquoi la meilleure méthode de gestion forestière serait-elle, d'office, celle qui est la plus rentable financièrement ? ? Quand va-t-on arrêter cette course au fric ! ! De quelle forêt rêve-t-on, nous, les amoureux de la nature ? Nos forêts doivent-elles vraiment devenir des cultures industrielles, comme le sont devenues nos plaines agricoles ? ? Nos forêts wallonnes sont bien plus qu'un simple jouet pour sylviculteurs, et nos ambitions doivent dépasser ce seul objectif financier. Personnellement, je suis plutôt rassuré de voir qu'on n'a pas choisi la rentabilité maximale, mais que d'autres aspects comme la biodiversité ont très probablement été pris en compte lors du choix.
Alors, un pavé dans la mare du DNF ? ... à moins que ce ne soit une médaille !

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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede vilet alain » 05 Mar 2018, 09:23

" Mesures et recommandations du DNF
LA SYLVICULTURE PRO SILVA EN WALLONIE
: https://www.foretwallonne.be/images/sto ... PS-NEW.pdf
Voici ce qui est "distillé" aux agents du DNF ! Voir la mesure 10, tout y est dit : " Un bon équilibre est considéré comme atteint lorsque l’état de la flore est comparable à l’intérieur et à l’extérieur des enclos . ! Comme c'est zéro cervidé à l'intérieur, cela devrait devenir zéro à l'extérieur ! :evil: Le cervidé n'a qu'à aller bouffer en plaine !
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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede steph » 05 Mar 2018, 11:18

Bonjour@tous.

La méthode Pro Sylvia est un très bon système pour la régénération, par contre, pour l'exploitation, c'est tout autre chose. Dernièrement, j'ai vu une parcelle d'épicéas/douglas (60-70 cm) où le semis naturel pousse comme de la mauvaise herbe (15-30 cm) ; elle vient d'être martelée, seulement un arbre par-ci par-là va être abattu. Lorsque l'exploitation va être faite, la débardeuse va passer à travers tout et écrasera les semis, et le peu d'arbres qui vont être abattus ne permettront pas à la lumière de faire monter le semis naturel. Lorsque les derniers semenciers seront abattus, je crois qu'il y aura moins d'arbres sur cette parcelle qu'aujourd'hui. Ce qui aurait été plus efficace, c'est d'abattre des lignes entières (10 mètres tous les 30 mètres), ainsi on aurait débardé sur l'alignement des souches, on protégeait ainsi les semis naturels entre les lignes et on donnait la lumière nécessaire à sa croissance. Lorsque l'on doit abattre de gros arbres un peu partout dans une parcelle, on oublie que, lorsqu'ils tombent, ils font des dégâts aux autres arbres, que l'on doit en couper pour permettre à la débardeuse de passer ; il faut configurer la parcelle pour que l'exploitation des gros arbres soit le plus facile possible et surtout de les abattre tous en même temps.

@Pierre Bourguignon:
La forêt devient un désert tout comme les plaines, il suffit de voir les hectares de bois où ne poussent que des feuilles mortes, plus une ronce, plus une herbe, mais bon, plus de gibier et autre aussi...

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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede Centaure » 05 Mar 2018, 12:25

Page 49 du document cité par Alain : " 4.1 Gagnages et nourrissage
Dans le cadre de l’équilibre forêt-gibier, la création et l’entretien de gagnages ne sont pas exclus en tant que mesure transitoire mais on profitera au maximum des coupes feu, zones ouvertes, prairies existantes que l’on aménagera de la manière la plus naturelle possible. Le nourrissage artificiel est à proscrire dans la mesure du possible.
En effet, les mesures sylvicoles préconisées permettent un développement maximum de la végétation forestière propre à la station. Le fait d’améliorer la capacité d’accueil du territoire peut avoir un effet négatif si aucune action pour maintenir une charge gibier appropriée n’est mise en œuvre simultanément.
Les effets d’un nourrissage ou d’un gagnage sont néfastes à la végétation sur plusieurs centaines de mètres tout autour.
".
Conclusion non écrite : plus de gibier souhaité en forêt ! :mrgreen:

A noter qu'il y a un certain temps déjà, alors que je reprochais à un préposé forestier (d'âge mûr et pas anti-chasse !) qu'il n'y avait plus aucun gagnage, alors que, quelques années auparavant, sous peine d'amende et d'en voir réaliser à ses frais par le DNF, le titulaire du droit de chasse devait obligatoirement y consacrer 3 % de la superficie d'un territoire de chasse, il m'avait répondu, comme un de ses chefs quelques semaines plus tôt : " Si le gibier veut manger, qu'il aille en plaine, il y a assez de prairies et de cultures ! ". :twisted: Mais, quand un agriculteur ou un riverain se plaignait de dégâts de gibier auprès de lui, il le renvoyait vers les chasseurs, en s'en lavant les mains ... comme Ponce Pilate.

Bien à vous, :x

C.
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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede JLJ » 11 Mar 2018, 17:54

Pierre BOURGUIGNON a écrit:Bonjour,
Et pourquoi la meilleure méthode de gestion forestière serait-elle, d'office, celle qui est la plus rentable financièrement ? ? Quand va-t-on arrêter cette course au fric ! ! De quelle forêt rêve-t-on, nous, les amoureux de la nature ? Nos forêts doivent-elles vraiment devenir des cultures industrielles, comme le sont devenues nos plaines agricoles ? ? Nos forêts wallonnes sont bien plus qu'un simple jouet pour sylviculteurs, et nos ambitions doivent dépasser ce seul objectif financier. Personnellement, je suis plutôt rassuré de voir qu'on n'a pas choisi la rentabilité maximale, mais que d'autres aspects comme la biodiversité ont très probablement été pris en compte lors du choix.
Alors, un pavé dans la mare du DNF ? ... à moins que ce ne soit une médaille !

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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede David des bois » 12 Mar 2018, 23:28

Herbé a écrit:Il faut savoir qu'une fois qu'on entame ce processus, on ne peut plus venir en arrière.
Faux, ultra faux... Une parcelle gérée en "Prosylva" peut être mise à blanc (système classique) à tout moment, si le propriétaire (commune) le décide !
Herbé a écrit:Il est urgent que les communes et les mandataires communaux s'inquiètent de cette situation et puissent avoir un regard clair sur la manière dont est géré leur patrimoine communal.

Effectivement, et qu'ils s'inquiètent également de toutes les plantations ou semis naturels résineux non protégés (hors clôtures) dans la région d'Anlier... ils s'apercevront qu'il n'y a pas que le sylviculteur qui est responsable !
Demin, je seré enretar ! (Débé)
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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede steph » 13 Mar 2018, 19:48

Bonjour@tous.

Contre la dent du gibier, pas besoin de clôtures, de protections individuelles matérielles ou chimiques onéreuses, tout simplement de la laine de mouton brute... Juste la valeur d'un brin de laine de 10 cm sous le bourgeon terminal. Pour l'avoir testé sur des milliers de plants feuillus et résineux, c'est le jour et la nuit. Il faut placer la laine en octobre-décembre.

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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede Le garde de Picardie » 13 Mar 2018, 21:45

Cher Steph,

La laine de mouton empêche-t-elle également aux arbres d'être frottés ?

Merci pour votre réponse.
Il faut tout prendre au sérieux sauf soi-même
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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede JLJ » 14 Mar 2018, 07:16

Question subsidiaire : la présence de moutons sur les projets Life dissuade-t-elle les cervidés de fréquenter les mêmes zones ?
Cordialement
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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede steph » 14 Mar 2018, 18:05

Bonjour@tous.

@garde de Picardie:
Pour le cerf non, mais je n'en ai jamais placé juste avant brame, qui est la période où le cerf fait le plus de dégâts dans les plantations ; pour le chevreuil, beaucoup moins, mais il faut surtout en placer à la plantation, à hauteur de frottis et sous le bourgeon terminal, le chevreuil a la particularité de frotter tout ce qui est "nouveau" sur son territoire, comme par exemple une essence ou un alignement. Un petit truc d'affûteur : 2-3 jours avant l'ouverture du brocard en mai, planter 25-30 douglas, mélèzes ou tsugas à 80 m du mirador. J'ai fait un essai sur des érables, essence très appréciée par les cervidés, à la plantation, j'ai placé de la laine à hauteur de frottis et sous le bourgeon terminal, aucun abroutissement ou frottis constaté 1 an plus tard (800 plants), et pourtant, dans cette parcelle, il sort du chevreuil et un peu de cerf.

@JLJ:
Je ne peux répondre, en tout cas, dans les Pyrénées, oui, même avec les vaches, mais, il y en a un paquet.

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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede Centaure » 18 Sep 2018, 12:14

Ceci ne devrait malheureusement pas arranger les choses, particulièrement dans la zone interdite pour la PPA ... :(
" Le scolyte infeste les épicéas en Ardenne
En Ardenne, les propriétaires forestiers sont invités à surveiller l’état de leurs parcelles. L’été sec a entraîné des phénomènes inattendus dont la forêt, déjà souffrante, se serait bien passée. En effet, un insecte attaque des épicéas fragilisés et la prévention est de mise.
...
" : http://luxembourg.lameuse.be/279252/art ... en-ardenne

Bien à vous, :wink:

C.
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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede Caramba » 22 Oct 2018, 17:50

LA FORÊT ? EH BEN, ELLE EN A MARRE ! ET LA NATURE AUSSI.

Comme souvent, ce sont ceux qui en savent le moins qui en parlent le plus. Déjà rien qu’à parler du principe d’une étude qui se voudrait sérieuse et qui ne porte que sur maximum dix ans et encore ! Quand la philosophie Pro Silva est menée correctement, ce qui est loin d’être le cas, pour la bonne et simple raison que, pour l’instant, PERSONNE ne s’y retrouve, car PEU comprennent et veulent faire à leur mode sans rien respecter en nommant la chose : "C’est du Pro Silva !".
Des "experts" ? On se demande d’où ils sortent ceux-là. On voit partout, et là où on ne le voyait pas encore, maintenant, ça y est, où les tenants de la sylviculture "traditionnelle" ont réussi à arriver : de l’agriculture en forêt ! Et cela a duré des décennies ! "Vous voyez, Monsieur l’Ingénieur-principal – Chef de Service, mes arbres, ils sont bien droits, j’ai bien soigneusement éliminé tous ceux où les pics avaient fait leurs vilains trous, il fait bien propre à terre, les bûcherons et les débardeurs peuvent bien passer partout, il n’y en a pas un qui dépasse l’autre, n’est-ce-pas, M. l’…Vice ? Je travaille bien hein ! Ah mais, c’est qu’avec moi, ils n’ont aucune chance !". Les voilà, vos experts. Alors, quelle est la valeur de leur "expertise d’aveugles" ?
Les enjeux sont importants, puisqu'ils concernent directement l'approvisionnement de la filière bois dans les deux ou trois décennies qui viennent.
Eh bien, ça, ce n’est certainement pas Pro Silva qui en est responsable, que du contraire : c’est l’avidité des propriétaires qui ont mis sur le marché des quantités inconsidérées de bois d’éclaircie qui en est responsable : c’est bien connu : la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a, et la forêt produit une certaine quantité de matière première bois de telle espèce à l’hectare et en un certain nombre d’années, quel que soit le nombre d’arbres en présence. En d’autres termes, la diminution précoce des petits bois fait grossir ceux qui restent beaucoup plus vite, ce qui les rend plus rentables commercialement et rentabilise un peu plus vite l’amortissement (énorme !) de la création et entretien d’une plantation (en épicéa : +/- 45.000 € /ha/ 60 ans à 3% capitalisés), ce dont personne ne tient compte, car les investisseurs ne sont jamais les bénéficiaires.
Pour en revenir à Pro Silva, le principe à atteindre est celui du couvert continu, cela n’a que des avantages : plus d’exploitation définitive (mise à blanc), on laisse la nature se régénérer elle-même, cela fonctionne très bien pratiquement partout, sauf là où la main de l’homme a mis le pied un peu trop fort, en général, la régénération se fait vers 10-15 ans après le moment où on aurait décidé de tout couper.
Pas de mise à blanc + régénération naturelle
= pas de replantation
= 0 investissement pendant les 30 premières années après la plantation alors que pendant ces 30 ans on n’a aucune rentrée mais que des frais
= continuité des revenus, soient plus réduits mais permanents : il n’y a pas cette interruption dans les rentrées sans espoir de récupérer quoi que ce soit
= plus de diversité (s’il y a des semenciers)
Bref, que du bonheur ou presque.
Le député Evrard est inquiet par la pauvreté de l’étude ? Ben oui : il a tout compris en quelques secondes, alors que ceux dont c’est le métier investissent des vies entières sans arriver à tout comprendre ; sacré politicien va ! Quand il plante une betterave, il reçoit une betterave ; avant les semoirs de précision, ça prenait des journées entières à des équipes d’esclaves pour démarier les betteraves, et sa betterave, il la vend grossie 6 mois après l’avoir semée.
La forêt, ce n’est pas un champ de betteraves, n’en déplaise à certains, et les techniques applicables aux champs de betteraves n’ont rien à fiche en forêt, et surtout pas le gigantisme mécanique rencontré en agriculture. En forêt, ça prend minimum 50 ans avant de commencer à rentrer dans ses sous, et toutes les ventes, non, aucune des ventes de produits d’éclaircie réalisée avant n’est rentable.
OK, ça fait 3 fois que j’utilise le mot ‘’rentable’’ : une forêt, pour pouvoir exister, DOIT être rentable, sinon, le propriétaire lui trouve une autre forme de rapport financier : parc de chasse, terrain de golf, villégiature, camping, thermalisme, terrain de guerre soft, Nassonia, j’en passe et des meilleures.
Faudra-t-il que, dans quelques années, on finisse par devoir importer du bois, car nous ne serons plus à même de subvenir à la production ?
L’Europe importe 50% de ses besoins en bois et en exporte tout autant, et ça fait des décennies que ça dure. Comme pratiquement chaque pays membre (exceptions : l’Irlande, les PB, SP, le Portugal…) est le reflet de l’ensemble…
Pour Yves Evrard, si la méthode "Pro Sylvia" présente des avantages pour certaines régions escarpées d'Europe (comme les Vosges), elle ne doit pas pour autant être généralisée partout, comme le laisse entendre cette étude.
Les régions escarpées rendent impossibles les investissements actuels en forêt : que ce soit en matière d’entretien ou de mécanisation exacerbée. Mais si ! Mais si ! Les produits des petites éclaircies rapportent de l’argent ! Ca se vend bien ! Oui, ça se vend depuis quelques années à des prix qui ne permettent même pas de financer le martelage (ça passe en bois-énergie, notamment). Une preuve ? Il y a +/- 30 ans, il y avait une subvention de la Région wallonne aux premières éclaircies, pour inciter les propriétaires à réduire le nombre de pieds, dans le but de stabiliser les peuplements forestiers ; à cette époque, les bois résineux de moins de 20 cm de diamètre avaient une valeur né-ga-ti-ve, c’est tout dire ! En montagne, ils l’ont compris depuis longtemps : celui qui a besoin de perches pour ses clôtures, il les demande au proprio et il va les chercher lui-même.
En termes très précis, le bénéfice en forêt, c’est les fonds qu’on n’y a pas investis.
Quand va-t-on arrêter cette course au fric ! ! De quelle forêt rêve-t-on, nous, les amoureux de la nature ?
Et bien vous rêvez en fait d’une forêt Pro Silva en son résultat après 40-50 ans d’application ! Pour l’instant, ce que vous appelez ‘’forêt’’ n’est rien d’autre qu’un ramassis de plantations monospécifiques totalement non naturelles, sujettes à toutes les facéties dont la nature est capable pour se venger de ces anti-nature de forestiers et de politiciens de tout poil et de tout grade, c’est de l’industrie agricole appliquée en zone forestière, et rien d’autre.
La forêt Pro Silva, avec l’expression des mystères de la nature qui peuvent s’y manifester, c’est, ce que l’on peut nommer ‘’une vraie forêt’’ ET en plus, elle est d’environ 50% plus rentable (en argent, pas en m³) que ces boisements traditionnels que l’on voit actuellement pratiquement partout.
Un pavé dans la mare ?
Il serait grand temps qu’une vraie bombe leur tombe sur la gu… à ces couillons !
La méthode Pro Sylvia est un très bon système pour la régénération, par contre, pour l'exploitation, c'est tout autre chose.
Steph,
Ta mauvaise herbe, il y en a des millions à l’ha ; si on avait planté, on aurait mis 2.000 plants/ha et encore, tu vois le topo ? Le but, c'est 200 gros bois/ha dont à peine 50 MAXI de qualité supérieure, sans nœuds sur 6 m MAXI. D’autant plus que dans une gestion saine, les débardeuses, non, les débardeurs sont mis au pas par voie de cahiers des charges d’exploitation, y en a même que ça emmerde alors qu’en définitive, ils ne risquent qu’une chose : s’y retrouver financièrement sauf s’ils ont des objectifs de cube débardé : ils doivent se faire payer à l’heure. Enfin quand on abat un gros arbre qui prend nécessairement beaucoup de place, c’est autant de place qu’on libère en même temps, et si ça fait des taches dans les semis, c’est autant de bois qu’il ne faudra pas marquer ($ !) en éclaircie et autant de place pour la nature et ses petites bestioles.
Le scolyte infeste les épicéas en Ardenne
Ben, en voilà justement une, de facétie de vengeance naturelle, qui dit mieux ?
Foi de Caramba !
Sanglièrement vôtre,
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Re: Gestion de la forêt: une étude peu convaincante

Messagede Centaure » 19 Déc 2018, 10:04

" ENQUETE FRANCEINFO. Quand "l'industrialisation" transforme le visage des forêts françaises
Au bout de ce chemin bucolique, il y avait un talus. C'était le meilleur endroit pour une virée romantique." En ce 30 novembre pluvieux, les chaussures de Nicolas Henry font craquer les rémanents et les souches de hêtres et de chênes, témoins sans vie du passage récent des abatteuses. "Ça ne vous fait rien de voir ça ?, questionne le coprésident du collectif Adret Morvan. C'est quand même un spectacle de désolation."
Ces coupes rases ne sont pas cantonnées à la commune de Brassy (Nièvre). Leur multiplication inquiète des militants environnementaux et certains responsables politiques – le député La France insoumise Ugo Bernalicis a récemment évoqué une "malforestation" pour dénoncer la supposée progression des monocultures de résineux aux dépens des forêts de feuillus françaises.
...
" : https://www.francetvinfo.fr/monde/envir ... 82567.html

Bien à vous, :wink:

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