Lorsque j'avais lancé ce sujet à propos du brame 2018, j'étais plus qu'en colère contre le chef de cantonnement d'Habay, Martin Cleda, et son prédécesseur, contre le ministre Collin, contre l'organisation de ce week-end "slow event" des 8 et 9 septembre à la Misbour en forêt d'Anlier. Dans la presse, les organisateurs et le DNF annonçaient la participation de plus de 800 personnes le samedi, et plus de 1500 personnes le dimanche. Je ne vous dis pas la colère du gestionnaire du droit de chasse, des gardes champêtres, des passionnés du brame, des traqueurs. J'avais écrit dans l'Avenir du Luxembourg mes inquiétudes à propos des cerfs de la zone sur leurs places de brame.
J'ai été sur la zone de ce slow event les deux jours. J'y ai vu une intendance à la hauteur des 2.300 personnes attendues. Pareil en ce qui concerne l'équipement des sanitaires. J'ai été accueilli par un employé du Parc Naturel devant une vingtaine de témoins : "Hé Baudoin, tu critiques dans la presse l'organisation de ces deux jours de slow event et tu as le culot d'y assister ?..." Je lui réponds que je ne critique pas le slow event, mais regrette que cela se déroule en pleine période de brame, et que si je dois encore écrire quelque chose je n'hésiterai pas. J'ai pu développer mes arguments et des membres de l'organisation ont reconnu que le moment était mal choisi.
Je ne décris pas mon bonheur de voir un grand bar de bières artisanales sans client, un marchand de glaces sans acheteur, un tenancier de friterie assis sur le seuil de sa roulotte, une dame cuisant d'excellentes gaufres de Bruxelles : "Ah monsieur, on nous annonçait un public nombreux. Où est ce public ?" , un loueur de vélos sans vélo loué, deux attelages de chars à bancs tractés par des chevaux ardennais attendant les participants inscrits qui ne venaient pas. Bref un énorme flop
Accrochez-vous ! Le samedi les participants aux activités n'étaient pas 800 comme attendu mais 82 !
Du concert sur les ruines de la vieille église, faut-il en parler ? Autant de spectateurs que de choristes et visiblement, les chanteurs manquaient de répétitions.
Espérons que ces slow event, qui, d'après le chef de cantonnement Cléda, étaient appelés à se multiplier ici et ailleurs, retiendra de cette organisation ratée deux choses : pas en certaines périodes et pas n'importe comment.
Un exemple : dimanche, j'étais inscrit à l'activité Recherches de traces. Le biotope était idéal pour y rechercher des traces. Eh bien, l'animatrice nous a annoncé que nous ne partirions pas à la recherche de traces mais que, par des activités, elle s'engageait à nous faire retrouver nos émotions de nos dix ans. Un petit gant de toilette distribué à la trentaine de participants. Nous devions nous éparpiller sur une cinquantaine de mètres et chercher un élément de la nature. Ensuite, nous avons dû former un cercle. Je pensais que nous allions jouer au renard qui passe. Non, il fallait passer son sac à son voisin de gauche, et sans regarder palper l'objet de la nature ramassé. Je n'ai jamais palpé autant de mousses des bois. J'ai arrêté ma recherche des traces là. Voilà un résumé de ce que j'ai observé sur place.Et dans la presse, pas une ligne !
C'est vrai que pour des organisateurs il n'est pas flatteur de reconnaître que l'on s'est planté. Et le chef de cantonnement d'Habay, Martin Cléda, s'est également planté, car il devait prévenir les organisateurs que le moment était inopportun vu la proximité du brame. A l'entrée du bois, une affiche : "En cas d'urgence, restez calme." Peut-on imaginer que les organisateurs n'écartaient pas une réaction d'un sanglier ou d'un cerf contre un intrus pénétrant dans le biotope
Herbé
Raymond Baudoin
, n'a pas les moyens, voire la volonté ou l'envie, d'aller chasser hors pays, notamment dans l'est de l'Europe. 
... Marius et ses galéjades serait-il chez nous ?