Ah le rapport de l'ANCGG !!!! Un rapport que J'ADORE !!!!!
.L’ANCGG a analysé environ 10.000 rapports de tir et publie une brochure sur l’efficacité des munitions.
Je connais bien les chasseurs et leurs notions de distance qui n’est pas sans rappeler la sardine qui boucha le port de Marseille. Or ce rapport, se base sur les déclarations des chasseurs, sans contrôles !!
Dans ces rapports établis par les chasseurs eux mêmes, la plupart des chiffres posent problèmes. Soyons clair ! Je ne remets pas en cause l’ANCGG qui a fait et continue de faire un travail remarquable, je conteste un tableau de chiffres, nuance !
Analyse du rapport de l'ANCGG
Le rapport de l’ANCGG publié en 1998 et portant sur 21995 rapports de tir, soulève un certain nombre d'interrogations.
Ces rapports de tir quantifient entre autres, le pourcentage d’animaux « mort sur place » ou « à moins de 10 mètres ». Si on analyse ce rapport de l’ANCGG on constate des contradictions troublantes :
Calibre 9.3x62, en battue (page 11) = 90% des cerfs sont morts sur place et à moins de 10 mètres, contre 64.10% à l’approche.
Calibre 9.3x74, en battue = 33.16% des cerfs sont morts sur place et à moins de 10 mètres contre 36.66 % à l’approche.
9.3x62 et 9.3x74 étant des calibres quasiment identiques comment en arrive t’on à moins de 10 mètres à être plus efficace en battue qu’à l’approche?
Calibre 9.3x62, en battue = 88.65% des sangliers sont morts sur place et à moins de 10 mètres contre 86.04 % en individuel.
Calibre 9.3x74, en battue = 56.83% des sangliers sont morts sur place et à moins de 10 mètres contre 20 % (!) en individuel.
Le 9.3×62 est le même calibre en carabine que le 9.3×74 en express. Comment expliquer que le 9.3×62 a un taux de réussite sur le cerf de 90 % en battue, par rapport au 9.3×74 qui n’a que 33 % de réussite. Pour un même calibre il y a comme un problème. 90 % de réussite pour le cerf en battue, cela veut dire qu’on ne se blesse quasiment aucun animal !!! On croit rêver !!!
- Toujours pour le 9.3×62 et le cerf en individuel, donc à l’approche, le taux de mortalité sur place est de 64 %. Alors que le tir à l’approche est beaucoup plus facile, l’animal n’ayant pas l’influx nerveux qu’il a quand il est lancé. Dans le même calibre, toujours à l’approche, le 9.3×74 stagne à 36 %. Soit les tireurs à la carabine et à l’approche sont très moyen, soit les tireurs possédant un express sont vraiment très mauvais !
J'ai bien une autre explication mais elle a été en son temps censuré par une revue de chasse bien connue (n'est ce pas...?!) :
"Les possesseurs d'express de part leur condition sociale présumées (à l'époque du rapport)
sont certainement plus humble que les possesseurs de carabine...!"Toujours selon ce tableau : “EFFICACITÉ MOYENNE en %” du 9.3×62 sur un cerf (tué sur place et/ou à moins de 10 mètres) serait de: 83.87 %. Le 9.3×74 serait à 42.12%.
S'agissant du même calibre, même un sourd muet aveugle comprendrait la contradiction !!!
Page 11 : L’efficacité cumulé sur : cerf, sanglier, chevreuil, en zone d’atteinte 5 et 6 est de : 83.87 % en 9,3x62 et moitié moins en 9,3x74 soit : 42.12 %.
On constate donc que les animaux tués en battue et « mort sur place » ou « à moins de 10 mètres » sont plus nombreux (66,19 %) que les animaux tirés en chasse individuelle (61,70 %). Or on sait très bien qu’un gibier soumis au stress intense de la battue est beaucoup plus résistant qu’au repos.
Le rapport conclu (page 17) que : « Dans plus de 61 % des cas l’animal touché dans le coffre meurt sur place ou à moins de 10 mètres ».
A rapprocher de la déclaration (Courrier des lecteurs "Plaisirs de la chasse". Octobre 2009) : de l’expert en balistique Joël SERRE : -En battue- "Il faut une moyenne de 6 tirs pour une atteinte aléatoire".
40.66% des cerfs sont « morts sur place » et 51.98% « à moins de 10 mètres », sachant que le calibre 7 mm représente plus de 50% des tirs, cela me parait là aussi très discutable. Le 7 mm est bien trop léger pour avoir une quelconque efficacité en dehors de la ZI²HL telle qu’elle est définie. En battue, pour tuer « sur place » et/ou « à moins de 10 mètres », un cerf « lancé », il faut placer une balle de colonne au cou ou dans le système nerveux central. Un tir même bien placé au niveau du cœur ou des poumons et c’est la fuite assurée, même à l’affût !
Ne parlons pas des 270 totalement inadaptés sauf à être capable de placer sa balle systématiquement dans la ZI²HL et sous réserve que le projectile soit homogène ou monolithique. Citation de Joël SERRE :
« d'après l'étude que je mène depuis plus de 20 ans, l'efficacité de ce type de tir (NDR : Balle de colonne au cou) n'est plus à démontrer, car il produit une efficience quasi instantanée supérieure à 97% contre à peine 40% pour les balles de coffre (tous organes internes confondus) ».La « ZI²HL » pour "Zone Incapacitante instantanée Haute Létalité" se défini comme une nouvelle approche du pouvoir d’arrêt ou du pouvoir d’écrouler. Il existe deux zones qui répondent à ces critères : la colonne de cou et le cerveau. Les arguments qui opposent les détracteurs de ce tir, à ceux qui privilégient le coffre, c’est de dire que c’est un « tir élitiste » autrement dit : réservé aux bons tireurs. Il est amusant de constater que c’est le même procès d’intention qui fut fait en son temps aux tenants de la chevrotine.
Vouloir imposer la balle était aussi en ce temps-là qualifié « d’élitiste » par les tenants du tir à plomb. Comme il fut fait en son temps et grâce au travail de l’ANCGG pour dire qu’il n’est pas éthique de tirer la chevrotine, nous nous devons de valoriser le tir dans la « ZI²HL » qui est plus efficace et plus valorisant qu’une balle de coffre.
La VULKAN de NORMA est crédité de 69.74 % pour une mort sur place ou à moins de 10 mètres. Alors même que c’est une balle hautement fragmentable que je réserverai plutôt à un tir à l’approche, précisément pour ses vertus de polycriblage. Une bonne balle de battue est un projectile lent, lourd et monolithique ou homogène comme l’ORYX de NORMA.
Toujours « mort sur place » ou « à moins de 10 mètres », comment expliquer qu’il n’y est que 5% de différence en efficacité dans le 300 Win mag entre les 9,7 gr, trop légères comparées aux 14,2 grammes, beaucoup plus pénétrante ?
Page 6 du rapport au sujet des munitions utilisées : "Les extrêmes : le 375 HH n’est pas vraiment conçu pour le tir du grand gibier Français". Or, on s’accorde aujourd’hui pour reconnaitre que le 375 HH est parfaitement adapté à la chasse en battue. JP MENU dans livre « Maitriser le tir à balles » écrit : "Ce calibre Européen est plus vivant que jamais. Je vois autour de moi nombre de mes amis passer à la 375 pour tout : la battue, l’approche du cerf et du sanglier, la monteria".
En conclusion : Cette analyse portant sur 21995 rapports de tirs et se basant uniquement sur des déclarations individuelles de chasseurs, sans qu’aucun contrôle n’est était exercé au préalable, ne pouvait pas donner de résultats fiables. L’idée sous-jacente du rapport était claire : page 17 : « échapper au livresque pour partir du concret, sans aucune idée préconçue, et de voir ce qui ressortirait de l’analyse des réalités de la chasse ».
C’était compter sans le formidable ego de l’humain en général et des chasseurs en particulier.