Avant de partir avec nous, il faudra vous munir de ceci :
Ensuite d'un bon GPS, parce que, même si vous êtes deux dans la voiture, soit un au volant et l'autre les yeux rivés sur la carte, quand vous verrez votre premier panneau de signalisation et demanderez au copilote ce qu'il a bien pu y lire à votre place, il vous répondra à coup sûr : "on vient de passer CZSYPRÖSCHHH"
Bon appétit pour la suite
Commençons :
Un copain nous invitait pour un séjour d'une petite semaine de chasse sur son territoire en Tchéquie, à un peu plus de 300 kms au nord est de Prague.
Nous savons que cette chasse sera essentiellement tournée vers l'affût au cerf, que notre invitant n'est pas un chasseur à l'arc, et que sa chasse n'est certainement pas conçue pour ce mode de chasse. C'est une chasse d'affût pour la carabine, soit sur mirador, soit à l'approche, où l'on peut y chasser aussi le chamois, le chevreuil et le sanglier. Compte tenu de ces maigres renseignements et ne connaissant en rien le territoire je me dis que je vais surtout m'offrir une petite semaine de vacance, et que pour le reste nous verrons bien une fois sur place. Je décide donc d'emporter les deux armes, arc et carabine.
"Tiens au fait F., avant de venir te rejoindre, et pour être sûr de ne rien oublier comme matos, il fait comment chez vous à cette période de l'année, c'est quoi les conditions climatiques ?
Tu dis comme chez nous, doux, venteux avec parfois un peu de pluie, compter dans le +10 à + 15° dans la journée, ok merci à demain soir à l'hôtel alors hein,...."
Arrivé sur place, tout commence bien, effectivement tranquille hein la météo.....
Nous sommes déjà tard dans la saison, le brame est bien sûr fini depuis longtemps, et chose étonnante pour nous, en novembre en Tchéquie le brocard est fermé. Nos possibilités de tir se "limiterons" de ce fait aux petits cerfs sans couronnes et au faon, au seul chevrillard pour l'espèce chevreuil, et à tous les sangliers hormis la laie suitée bien entendu. Il y a aussi des possibilités sur le chamois, encore faut-il acheter la bague.
Qu'à cela ne tienne, chasser sur pareil territoire et dans pareilles conditions, c'est pas donné à tout le monde tous les jours. Nous sommes là pour nous amuser et découvrir avant tout, départ fixé à 6h00 le lendemain matin.
Le territoire est comme une petite montagne qui passe de 200m à ..... (pfff pas eu le temps de mesurer, mais vin dju c'était déjà haut).
Le territoire est recouvert de bois pour les ¾, où se côtoient sapins, chênes, bouleaux, hêtres, érables pour l'essentiel. Pour les affûts, ils sont à ce point bien conçus qu'ils sont aussi squattés, ils sont tous couverts pour la plupart, munis de fenêtres de tir pivotantes en plexi, le planché recouvert de tapis. Les tirs se font généralement entre 100 et 300m suivant les postes, on se sent de suite à l'aise avec son arc.
Mais cette photo est prise depuis le point culminant du territoire. Avant cela, il faut commencer par le bas, là où on vous dépose le matin par une température accueillante sous la barre des 0°, le long des chemins les plus larges.
"Voila, la limite du territoire est derrière la pointe là haut, tu peux aussi chasser sur l'autre versant, bonne journée à plus tard"
Mais les conditions climatiques ne sont vraiment pas au rendez-vous. Il fait passablement caie caie, le temps change sans arrêt, le vent souffle piquant, en quelque minute on se retrouve la dedans. Alors on prend sa radio et on appelle : "dit copain, on en profiterait pas pour se faire une petite soupe là, t'as quoi dans ton sac ? "
Après 2 jours de chasse exclusivement depuis des postes d'affût pour la plupart d'entre nous, le constat est plutôt amer pour pratiquement tout le monde. Les conditions atmosphériques sont vraiment déplorables, nous n'avons encore rien vu, et tout le monde se dit que la partie est loin d'être gagnée. Je comprends que les seules possibilités que je pourrai mettre à profit avec l'arc, sont le matin uniquement quand je peux pirscher seul sur les courbes de niveau pendant que les autres sont sur mirador dans d'autres parties du territoire. Le soir c'est pratiquement exclu, même avec ma carabine avec une lunette 6*42, compte tenu des conditions de luminosité, on est rapidement mis sur la touche.
Quand enfin à l'aube du 4ème jour, l'espoir renaît, la météo se calme, elle nous offre même une brève percée du soleil qui réchauffe autant le corps que le moral.
Le cerf est là quelque part, peut-être la harde en entier, bon bin y a plus qu'à...en avant...
Au réveil du 5ème et dernier jour, nous avions décidé de ne pas faire d'affût le matin et de le remplacer par une "petite poussée". Je ne savais déjà plus ce que cela pouvait être bon de se prendre une douche chaude, un bon café et un déjeuner plutôt que des barres de céréales, de grand matin avant de partir chasser. Sinon les autres jours, c'était levé à 4h30 et départ sans avoir avalé quelque chose, la routine quoi
Cette poussée sera payante. Nous verrons et entendrons tous du gibier. Cela rassure quand même, quand on a passé près de 4 jours de chasse consécutifs sur le territoire sans pratiquement rien voir si ce n'est un chamois pour certains ou une chèvre pour d'autres à l'affût du soir, on en arrive à se poser des questions.
Un cerf sera tiré à la carabine lors de cette poussée, un "beau p'tit 12". Vous m'excuserez mais personnellement je n'ai vu le cerf que tard dans la soirée, j'en ai bien une photo à vous en montrer, mais je n'ai pu prendre que le massacre que voici :
Voilà, ainsi se termine notre premier voyage de chasse en Tchéquie. Nous n'aurons pas vu beaucoup de gibier sur ce superbe territoire, mais il faut bien reconnaître aussi que nous n'aurons franchement pas eu beaucoup de chance. Nous avons subi tout au long de ce séjour des conditions climatiques pas loin d'être franchement épouvantables, vraiment pas propices à notre quête. Ce sont des conditions climatiques où autant l'homme que l'animal n'ont pas l'intention, ni même l'envie, de se lever et de se payer une petite promenade de santé. Probablement, tout le monde se cache et reste tranquillement au chaud.
Qu'à cela ne tienne, je suis revenu avec des images de forêts et de paysages comme nous n'en n'avons pratiquement plus chez nous.
La nourriture n'était pas mauvaise et la slivovitcze était aussi excellente. La bière (pivo) se sert par demi-litre, nous avons tenu le coup.
À la prochaine fois