Salut, le Garde de Picardie,
Du temps de Chasse.be, j'avais posté un schéma, une courbe qui montrait l'évolution d'une population animale :
1. apparition,
2. suivie de développement lent,
3. suivie de développement rapide (verticalisation de la courbe),
4. suivi d'un point d'inflexion (la courbe change de sens),
5. suivi d'une courbe s'aplatissant de plus en plus pour arriver à une situation sommitale, un climax,
6. suivi d'une chute vertigineuse des effectifs pour recommencer en 2.
Ce schéma, je n'en suis pas le père, mais il suffit de regarder, d'observer ce qui se passe autour de nous, pas juste sur un bail de 9 ans, mais à plus longue échéance, pour se rendre compte que les variations de cette courbe affectent toutes les espèces, tous les individus (la courbe de la vie), toutes les populations que forment ces individus et pas seulement que cela, on s'en aperçoit aussi en ce qui concerne les activités commerciales, des sociétés, etc.
Sur chasse.be, il s'agissait de la description d'une population de chevreuils, de son installation à sa chute, simplement parce que le chevreuil est une des espèces que je connais le moins mal, qu'elle est la base de la toute grande majorité des territoires de chasse et que les gens s'imaginent que plus ils protègent (moins ils prélèvent), plus il y en a et ... puis patatras ... yapu !
Alors commencent les soupçons : le garde ne fait pas son boulot, nous sommes braconnés, on nous empoisonne nos chevreuils, enfin vous connaissez la suite, ce n'est pas pour rien que vous vous appelez le Garde de Picardie;
Bref, si vous voulez avoir une population de chevreuils stable, avec une bonne reproduction, des animaux en bonne santé, d'une masse corporelle suffisante pour que l'accroissement annuel soit "normal", des prélèvements importants sont nécessaires pour ramener annuellement la population du dépassement (5) du point d'inflexion (4) vers la situation antérieure (3).
C'est là le rôle de la chasse, que malheureusement de trop nombreux chasseurs veulent ignorer, parce qu'ils jugent qu'ils doivent s'excuser d'être chasseurs et font alors intervenir des notions "d'éthique", qu'ils réinventent à chaque coin de rue, et voudraient donner des leçons.
Je le pense mordicus, j'ai 56 ans, suis en contact avec la chasse et la nature depuis 50 ans, j'ai mon 37ème permis et ai fait de la chasse une grande partie de ma profession
(sinon, j'aurais bu le bouillon depuis longtemps) et, pour tout vous dire, je suis fier d'être chasseur.
Même si, comme tout être humain, je ne puis être qu'imparfait, je ne connais PERSONNE d'absolument irréprochable, à moins de mentir.
Si, pour garder une population en bon état de santé, qui conditionne un bon état de reproductivité, il faut effectuer des prélèvements importants dans toutes les classes d'âge et sexes, il va de soi qu'effectuer ces prélèvements importants dans les renards donne de la santé reproductive aux renards aussi.
A Harchies, aucun prélèvement d'aucune sorte n'est effectué, ni dans le gibier "comestible" comme le faisan et ni chez les prédateurs; les renards, sauf entre mars et août-septembre, au plus tard novembre, n'augmentent leur population que par le truchement de la reproduction.
Les faisans SAUVAGES élèvent leurs jeunes en profitant des couverts disponibles, sans nourrissage. Ils pourraient supporter, à mon avis une légère pression de chasse, une vingtaine-trentaine de sujets pourraient sans problème être prélevés annuellement, mais ils ne pourraient supporter une chasse de société, jamais.
Une grande université a découvert, il y a quelques années, que, comme la renarde est pleine pendant la partie de l'année la plus pauvre en nourriture, il se passait une sorte de résorption foetale due à la disette, résorption foetale qui affecte la plupart du temps les foetus femelles et c'est la raison pour laquelle les renardeaux mâles ont une majorité écrasante : 4/0, 5/1.
Enfin, rélisez bien les propos de Wauty Jean-Philippe.