de Joiret Bernard » 29 Nov 2018, 17:17
Bonjour,
Je prends ceci en cours, mais j’abonde dans le sens de Sébastien car, depuis 30 ans maintenant, j’ai la chance de gérer un territoire en Hesbaye. J’y habite depuis 60 ans et j’y ai vu toutes les évolutions de nos campagnes. On a des bonnes et des mauvaises années, mais on ne peut plus espérer les tableaux d’il y a 50 ans, trop de changements.
Par contre, la vision des chasseurs semble avoir évolué en sens inverse, on semble à ce point déconnecté de la nature que savoir ce qu’elle est capable de produire est devenu impossible. Une anecdote, sur un grand territoire, nous chassons 6 journées, j’expliquais à des connaissances que l’on tirait une bonne cinquantaine de coqs sans faire de lâcher. Après quelques échanges, je m’aperçois qu’ils avaient compris que c’était le tableau journalier, alors que c’est pour la saison ???
En ce qui concerne cette année spécifiquement, chez moi ce sera mauvais. Par contre, les raisons en sont parfaitement identifiées. Au sortir de l’hiver, l’estimation était de 60 à 80 poules. En juin et juillet, la présence de très nombreuses couvées le long des chemins de campagne était des plus encourageante. Courant août, ces compagnies se sont réduites au point d’être décimées. Nos premières chasses ont confirmé le souci, peu de coqs et plus de 50 % de vieux dans les prélèvements. Pour comprendre, il faut savoir que nous n’avons pas d’eau sur le territoire.
Pour conclure : La gestion du petit gibier est devenue très difficile, car leurs conditions de survie se sont fortement détériorées. Dans le même temps, beaucoup de chasseurs ont abandonné (parfois en cherchant de mauvais prétextes), car il y avait des possibilités alternatives de s’amuser sans peine (la prolifération artificielle de grand gibier n’y est pas étrangère).
Refaire des chasses correctes au petit gibier est possible, des exemples existent en Flandre, mais cela demanderait une large adhésion des chasseurs :
- Abandonner les solutions de facilité liées au lâcher de tir (on ne lâcherait qu’entre le 1er février et le 1er mai).
- S’investir dans la régulation des nuisibles aux gibiers, qui ne sont nuisibles que du fait du déséquilibre proies prédateurs.
- Chasser, prélever, en fonction de la production, et plus du calendrier de chasse fixé avant reproduction.
Et surtout, le faire de manière coordonnée, ce qui nous permettrait, à nous gestionnaire, de faire pression sur les « décideurs » pour qu’ils prennent des mesures allant dans le sens du maintien de la faune et la flore de nos campagnes.
Je suis probablement utopiste d’y croire, mais je préfère cela à devenir défaitiste et aigri en rejetant la faute sur les AUTRES, on connait cela beaucoup trop actuellement.
PS : j'espère que personne ne se sentira agressé, car j'espère pouvoir continuer à alimenter la réflexion de personnes qui ne sont (de prime abord) pas de mon avis.