Hier je suis invité et je me retrouve à table près d'un chasseur qui respecte très fort son gibier. En discutant il me dit que le faisan se porte bien chez lui, mais en grattant j'apprends que la chasse voisine lâche 5 à 6.000 faisans par an et que chaque journée de chasse est couronnée par un tableau de 300 faisans. Mon voisin de table finit par m'avouer qu'il profite des « migrants ». Voilà qui me rassure.
Ce matin je voyais déjà un champ de betteraves encerclé par une vingtaine de chasseurs sur un territoire où il reste tout au plus 12 perdrix naturelles et d'ici le 01/10 on y "chassera" en moyenne 2 jours par semaine.
Pour être crédibles nous ne pouvons plus cautionner de telles pratiques.
Hier encore, je reçois un mail d’un ami qui m’écrit : « Mais quand va-t-on se décider à interdire les lâchers de gibier de tir et à faire une chasse intensive à ceux qui ne respectent pas les règles ? ».
N'étant responsable d'aucune association, je me sens libre d'écrire mes convictions sans craindre de perdre des membres, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde !
Il n’en faut pas plus pour que j’ouvre ce large débat, avec énormément de problèmes périphériques. Personnellement, j’en ai assez de voir et d’entendre les flingueurs se qualifier de chasseurs. Il y a un moment dans la vie où il faut oser dire les choses et être le moins hypocrite possible.
Si je pouvais légiférer, voici quelles seraient mes 10 propositions:
1) Comptage des lièvres obligatoire dès que la moisson est terminée (modalités à définir). En fonction du recensement donner un nombre de bagues représentant le nombre d'animaux qui peuvent être, et non pas doivent être, prélevés sur le territoire concerné. De toute manière un chasseur-gestionnaire s’impose déjà cette obligation librement consentie.
2) Interdiction de chasser la perdrix durant une période de 5 ans afin d'analyser l'évolution des populations. Sous la responsabilité des CC aménagements obligatoires et lâchers de reproducteurs marqués. Le territoire ne répondant pas à ces exigences ne pouvant plus chasser la perdrix lors de sa réouverture (modalités à définir à propos de le la régulation des prédateurs).
3) Lâcher de faisans de repeuplement bagués, et non de tir, uniquement du 01/01 au 28/02. Aménagements obligatoires afin d’assurer un maximum de survie à ces oiseaux en période hibernale.
4) Fermeture du coq faisan le 31/12.
5) Aucune prise en charge par le chasseur des dégâts occasionnés aux cultures par les lapins et ramiers et, par conséquent, suppression de la possibilité de destruction de ces deux espèces.
6) Obliger les CC à présenter un plan de gestion cohérent et effectif du PG sous peine de se voir retirer leur agrément.
7) Uniformiser, par CC, le prix de la location du droit de chasse.
huitièmement) Interdiction de la présence de toute volière sur les territoires de chasse.
9) Chasse au PG autorisée, par exemple, deux week-end définis par mois, ainsi que les jours de semaine, pairs ou impairs.
10) Élargissement optimal de la régulation des prédateurs, qui ne sont d’ailleurs pas que prédateurs pour le gibier !
Comme toutes les obligations et contraintes ne doivent pas se retrouver du même côté :
1 ) Redistribution de la recette du permis de chasse au profit de la petite faune des plaines, via des subsides aux CC.
2) Barre d’envol obligatoire sur certains engins agricoles et zones de fuites obligatoires lors des récoltes.
3) Ad libitum.
Un chasseur, digne de ce nom, ne peut, selon moi, que souscrire à ces propositions. J’ai peut-être donné le bâton pour me battre, mais c'est du choc des idées que jaillit la lumière.
Vos échanges sont évidemment les bienvenus.