Avec l'aimable autorisation du Département de l’Étude du Milieu naturel et agricole du SPW, je reproduis ici les statistiques de la reproduction du lèvre en 2021 reçues par e-mail.
Merci au DEMNA pour ce travail très intéressant.
Les chasseurs ont très largement contribué à cette opération cette année encore. Plus de 2.700 yeux de lièvres ont été fournis au DEMNA.
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Les chiffres ci-dessous mettent en lumière l’importance de la mortalité des jeunes en cours d’année. Il n’en survit qu’environ 2 en moyenne, alors qu’une hase adulte produit normalement de l’ordre d’une dizaine de jeunes par an. Avec seulement 1,5 jeunes par hase ayant survécu jusqu’à la saison de la chasse, 2021 s’avère être la pire des années depuis 2013 (année du lancement du suivi). Le taux annuel de jeunes lièvres prélevés à la chasse en Wallonie en 2021 est le plus bas jamais enregistré et s’établit à 43 %, soit 7 points sous la moyenne. Beaucoup de chasseurs nous avaient fait part de craintes allant dans ce sens lorsqu’ils nous ont remis les yeux prélevés.
C’est aussi ce que notre modèle prédictif basé sur des paramètres météo nous a renseigné, avant même les chasses : du fait d’une température moyenne basse et d’une forte humidité de l’air entre mars et août 2021, nous pensions que le taux de jeunes lièvres prélevés à la chasse allait être de 42 % (soit 8 points sous la moyenne), nombre très proche des 43 % observés.Pour la prochaine saison, nous comptons fournir une prédiction sur le taux de jeunes lièvres que l’on pourrait globalement attendre en Wallonie en automne/hiver 2022, en fonction des paramètres météo de mars à août 2022.Cependant, comme le montre le graphique suivant, qui classe les conseils en fonction des taux de jeunes observés, les résultats restent variables d’un endroit à l’autre, avec de bons résultats pour le conseil de Haute Sambre (52 %), mais de très mauvais résultats pour les conseils de Hesbaye (31 %), Comines-Warneton (35 %) ou Quatre Rivières (36 %), notamment.Au niveau wallon, une comparaison des résultats de 2021 avec ceux des années précédentes montre un déficit de recrutement en jeunes lièvres en avril tout particulièrement, mais également en mai. La fin de saison (juillet et août) a permis de rattraper une petite partie des mauvais résultats du printemps.Depuis le début du suivi, nous constatons que ce sont tout particulièrement les jeunes nés entre mars et mai qui survivent le plus difficilement jusqu’à l’automne. C’est particulièrement le cas en 2021 : alors que l’on pourrait s’attendre à ce que les mois de mars à mai contribuent pour 45 % du recrutement en jeunes lièvres, ces mois n’ont contribué que pour 32 % du recrutement en moyenne en 2021. Un seul conseil s’en sort mieux que les autres (Comines-Warneton, 52 %) ; tous les autres montrent de mauvaises performances pour cet indicateur (en-dessous de 36 %), avec un minimum pour la Hesbaye (14 %) en 2021.
Une analyse des causes de cette variabilité dans l’espace est complexe, mais pourrait s’envisager si nous disposions de données de gestion (prélèvements, habitats, prédation) localisées à l’échelle de territoires et sur un maximum d’années.
Environ 15.000 yeux ont été transmis au DEMNA depuis le début du suivi. En 2021, 110 chasseurs ont participé, venant de 14 conseils cynégétiques différents (dont le trio de tête est constitué des conseils de la Vallée de l’Escaut, de Tournai-Frontière et de Haute Sambre). Nous les remercions encore pour le travail de récolte réalisé ; leur contribution est précieuse.
Manuel de Tillesse
Attaché "