de Caramba » 13 Sep 2023, 23:44
Cher Centaure,
Grande bienvenue au club !
Autant la chasse au grand gibier est un devoir parfois (souvent) contraignant, autant et aussi souvent je me pose cette question.
Et j'en reviens toujours à la même réponse :
Pour que le petit gibier puisse survivre, la chasse est nécessaire car elle induit toute une série de petites choses comme la limitation de prédateurs autre gibier, la conservation de biotopes (je sais, on peut rêver*), l'amélioration de biotopes, l'aide alimentaire, l'observation et, in fine, dans certains cas elle sert effectivement à gérer des populations d'espèces petit gibier ou gibier d'eau.
Il y a des agriculteurs qui ont arraché les haies, ont remembré leurs terres en effaçant les structures nécessaires à la diversité et empoisonné les sols et qui doivent limiter les lièvres qui dévorent leurs betteraves; si on ne s'occupe pas du faisan, il finit par se réduire à une quasi disparition, l'entretien est primordial pour la survie de l'espèce chez nous. La perdrix grise, même chose, le problème n'est pas qu'alimentaire, il est plus complexe, la perdrix n'est qu'un symptôme : là où elle survit et même prolifère, tout un cortège d'autres espèces tout aussi sensibles sinon plus encore, survit sans vivoter.
C'est pas que ça ne coûte rien, ça coûte surtout en énergie, patience, disponibilité d'esprit, enfin tout ce dont un pensionné dispose en quantité industrielle, mais certainement pas un bonhomme-femme qui court tous les matins au boulot, passe sa journée au turbin, se débat dans les embouteillages chaque soir, etc, etc. Et qui ne connaît de la chasse que ce que le grand public voit de manière flagrante: on parcourt un territoire et on tire sur tout ce qui bouge, parce que le public ne voit que ce qui bouge et rien d'autre.
*On ne va parler que des plantations de haies: ça a commencé au début du siècle, la Ministre Tellier est la troisième titulaire de la matière; n'en déplaise à Râlboliot qui criait :"Où ça, chez vous ??" les km sont là et bien là, les petits ruisseaux font les grandes rivières, c'est bien connu; la situation se détend car l'agriculteur est incité, la formule a évolué et continue lentement et sûrement, je le sais, j'étais responsable de la matière en Province de Liège. Les communes disposent de personnes ressource en environnement, des fauchages de bordures sont retardés (enfin, parfois: quand l'opérateur ou le chef des travaux se fait engueuler par le cultivateur du champ, c'est mal barré).
Ce ne sont pas les grandes choses qui importent, c'est l'addition ou la multiplication des petites choses.
Sanglièrement vôtre,