de Caramba » 26 Nov 2018, 16:46
Allons, allons, je ne boude jamais.
1) le Staatsbosbeheer ou plutôt la partie "nature" du Staatsbosbeheer est, comme chez nous, infiltrée méchamment et très efficacement selon le côté où on se place par les associations de protection animale : il suffit qu'une décision légale n'arrange pas vraiment les membres de ces associations pour que des barricades s'élèvent et que la guerre soit déclarée aux instances administratives judiciaires ou législatives. Comment vient la connaissance par ces associations de ce qui est projeté ? Enfantin ! ces associations ont des taupes dans l'administration et ces taupes font des gros trous bien profonds.
2) "OOstvaardersplassen" : pourquoi tant d'animaux ? parce qu'il en faut pour garder les milieux ouverts* et dévorer toute végétation arborescente qui pourrait sinon s'y installer : on applique un bête principe qui est connu de tous : si on a x quantité de ressources alimentaires pouvant faire le bonheur de y têtes d'animaux, tripler - quintupler le nombre de têtes d'animaux est susceptible de réduire efficacement et sans bourse délier les problèmes d'invasion naturelle de végétation ligneuse ; la preuve, quand il n'y a plus rien à se mettre sous la dent, les convives excédentaires s'affaiblissent et meurent les uns après les autres. Si on considère que la faim telle que ces animaux la subissent est une souffrance, ce dont on peut douter car les fonctions s'éteignent petit à petit, cela ne donne pas lieu à des souffrances spéciales. Le problème émeut tout le milieu détesté de la chasse de façon internationale : j'ai lu de gros articles dans la presse allemande, la presse française et ne suis plus abonné depuis belle lurette à la presse cynégétique belge.
* pourquoi ces milieux ouverts ? parce que cet endroit à végétation rase constitue LE site européen de l'ouest où tous les courlis cendrés d'Europe se donnent rendez-vous pour muer (la mue leur interdit le vol); les prairies rases sont entourées de mares d'eau et de marais dissuadant les prédateurs de passer et de dévorer facilement et efficacement ces oiseaux dont les populations sont en danger partout.
3) les oies aux PB : ces 20 dernières années, les oies, principalement les oies "grises" et les bernaches ont vu leurs populations augmenter pour passer d'un statut "très réservé" à celui d'espèces à problèmes de nature agricole ou sanitaire. C'est comme ça et c'est la conséquence de plusieurs facteurs : d'une part, la chasse ultra muselée aux PB, en Allemagne et au Dk et, d'autre part, l'agriculture industrielle intensive telle qu'on la vit dans ces pays notamment avec ses engrais, ses lisiers eutrophisants et j'en oublie certainement. La connexion de ces deux éléments : prédation diminuée + nourriture surabondante = explosion des populations.
Ajoutons à cela l'opinion publique et la quadrature du cercle est enfin résolue. Mais pas dans le bon sens.
La chasse, étranglée par les conditions draconiennes de son exercice aux PB, est devenue incapable de prélever suffisamment d'oies de toutes espèces pour que soient rencontrées les exigences des agriculteurs, de la sécurité aérienne et des autres personnes concernées. Les PB ont demandé à l'UE de déroger à l'interdiction de l'usage de gaz pour la destruction du gibier ; dans un premier temps, c'était autour de l'aéroport de Schiphol et ensuite, la levée de l'interdiction a été étendue à l'ensemble des PB. D'où les 400.000 oies prélevées par capture et gazage. Elles ne sont pas perdues comme on le fait en RW : les oies gazées sont rachetées par des abattoirs allemands où elles sont transformées en rillettes, pâtés, etc (il faut savoir qu'en Allemagne, les porcs à l'abattoir sont étourdis au CO2 avant d'être saignés).
Pour revenir aux cerfs d'Oostvaardersplassen, il n'y a pas qu'eux qui crèvent de faim chaque année : des centaines de chevaux Konik (race reconstituée censée imiter les tarpans) et de bœufs sauvages subissent le même sort. Si les cerfs, appartenant aux espèces gibier, peuvent être laissés sur place dans le cycle naturel, les cadares de chevaux et de bœufs doivent être récoltés et envoyés en entreprise de valorisation (clos d'équarrissage).
Sanglièrement vôtre,