de Djinn » 24 Sep 2012, 15:30
Je suis rentré hier à une heure du mat et me demande vraiment ce que je fais assis au boulot, derrière mon écran d'ordinateur...
J'ai de belles images plein les yeux, des mélodies de brame dans les oreilles et des odeurs de cerfs dans le nez (on les repérait au nez à plus de 100m)...
Le séjour a été une réussite pour nous, vu que nous sommes 3 sur 4 à avoir prélevé de beaux cerfs... Le quatrième larron a décidé de rester un jour de plus, car il n'arrive pas à avoir de fenêtre de tir sur un très vieux cerf qui se tient dans des marais avec des joncs,... Il l'a vu une fois à une quarantaine de mètres, mais n'a pas eu de champ de tir clair... Il s'était mis ce target et n'a pas voulu tirer les autres cerfs qui lui ont été présentés.
Mes 2 autres amis ont tiré un beau 14 et un beau 16, de respectivement 10 et 11 ans et sont aux anges.
En ce qui me concerne, mon garde et moi n'avons fait que de l'approche, jamais de mirador. J'ai vu plus de 25 cerfs différents (dont 6 tirables selon leurs critères de sélection).
Pour la petite histoire, Saint-Hubert a été vraiment sympa avec moi....:
- J'ai refusé de tirer le premier cerf que nous avons approché le soir de notre arrivée. mon refus a été motivé par le fait que nous venions de garer la voiture et n'avions fait que 500 m d'approche => cela aurait été trop vite pour moi (je voulais absolument me mettre dans le bain et comprendre le fonctionnement du brame avant de tirer). => mon garde n'a pas compris mon attitude car c'était risqué, mais tant pis, j'ai pris le risque.
- Je n'ai pas su tirer un autre cerf dans une énorme prairie, tellement il courait à droite à gauche après les biches, rentrait dans le bois pour éloigner les prétendants qui 2 s'intéressaient à son harem de 12 biches... Les seuls moments où il s'est arrêté de courir, il m'a été impossible de le viser correctement, tellement j'étais pris par l'émotion, phénomène accentué par le bi-pied de mon garde auquel j'ai mis énormément de temps à m'habituer... Ensuite, il a commencé à faire trop noir et nous avons dû partir.
- J'ai raté un cerf un matin, entre 150 - 200 m, alors qu'il s'éloignait en bramant de sa place de "chant", au lever du soleil qui dissipait le brouillard... Je tremblais comme une feuille et ai bougé au dernier moment (merci le bi-pied), avec une balle qui est passée juste devant le cerf... Il n'a pas été blessé, heureusement.
- J'ai prélévé mon premier grand cerf, un cerf 10 cors de sélection (= sans double chandelier) de 5,1 Kg et de 12 ans... Il commençait à ravaler. Ce fût une émotion folle, car nous avons suivi ce cerf en plein bois en suivant les coulées sur plusieurs centaines de mètres, cerf qui avait suivi des biches qui nous avaient repéré lors de notre première approche.
Je l'ai eu dans ma lunette à 3 reprises, stecher enclenché, mais n'ai pas su concrétiser car il y avait toujours de branches entre lui et nous... Je devenais fou, mon garde aussi...
Le cerf a finalement fait une erreur et est arrivé droit sur nous à +/- 80 m en bramant... J'ai attendu qu'il se mette de profil, et lui ai mis une balle de 7x65r en plein foie (il a fait le gros dos)... Il a fait une dizaine de mètre et s'est arrêté, comme si de rien était, en regardant à droite et à gauche... Je ne comprenais pas pourquoi il ne tombait pas... Je lui ai tiré une seconde balle qui lui a cassé la colonne, ce qui l'a fait tomber et une troisième en plein coeur, quand nous nous sommes approchés. Que d'émotion, que de souvenirs... Tout s'est déroulé comme je l'avais souhaité et j'avais, enfin, tiré mon premier grand cerf au brame, après près de 15 ans de chasse en Belgique.
Je n'ai pas voulu m'arrêter en si bon chemin, vu qu'il me restait encore quelques sorties de prévues, et ai pris la décision de casser ma tirelire en m'offrant un second cerf... Nous somme donc retourné pircher le cerf qui se tenait dans la plaine avec ses 14 biches (cfr ma première histoire)...
Après une super approche dans des bois, nous déjouant de la surveillance des biches, nous sommes arrivés en bordure de plaine... Le cerf était toujours là, à bramer comme un fou et courir à droite et à gauche.
Nous avons fait une première tentative de tir, que j'ai refusé de concrétiser car les 200 m de distance me semblaient trop long... Nous avons pris le risque d'avancer de quelques mètres et de laisser s'approcher le cerf un peu plus près... Quel spectacle de le voir bramer... Je me suis appuyé sur la canne le bi-pied, ai orienté le bi-pied vers moi, comme le garde m'avait montré, pour tenter de limiter le mouvement, et ai appuyé sur la gachette... Le cerf a marqué le coup et a suivi toute la harde à la grande course pour traverser l'énorme plaine de plus de 500 m de long.
"Repetiert, repertiert" mon garde me disait... J'ai lancé une seconde balle à 200 m et une troisième à 250, alors qu'il freinait en se faisant distancer par les biches... Sur ma troisième balle, il a changé de direction et nous n'avons plus rien vu à cause d'un petit monticule de terre qui cachait une partie de la plaine...
Mon garde et moi avons traversé la plaine à la grande course, afin de voir où le cerf était passé... Il savait en fait que s'il rentrait dans les crasses qui étaient plus loin, on ne le retrouverait jamais car il y avait des marais excessivement profonds... Il ne fallait donc pas attendre le 10-15 minutes réglementaires d'après tir.
Il était heureusement couché à +/- 50 mètres de mon dernière impact, la tête bien droite,... A notre vision, il s'est relevé pour tenter de repartir, mais il n'en n'a pas eu vraiment la force et j'ai achevé ses souffrances par une dernière balle... Mon garde et moi sommes tombés l'un dans les bras de l'autre... => Que de souvenirs!
Pour la petite histoire, un des prétendants qui avait été évincé auparavant a traversé la plaine devant nous pour rejoindre la harde qui n'avait plus de cerf... Ce nouveau cerf est arrivé parmi les biches et s'est mis à bramer...
Ce cerf était un beau 12 cors de 10 ans et de 5.5 KG. Ma première balle était un peu trop en avant sur l'épaule, bien que mortelle, et je l'avais touché dans la panse sur mon troisième coup de feu...
Waouw, quelle chasse que l'approche au brame...
Le reste du séjour, je suis sorti matin et soir, sans carabine, afin d'encore approcher des cerfs et m'imprégner de cette atmosphère particulière qu'offre le brame.
Je suis étonné de la résistance de ces animaux, résistance décuplée par les taux d'hormones qu'ils ont à cette saison.
Je me suis mis en tête de déjà économiser, pour tenter de revivre cette fabuleuse expérience l'année prochaine ; je retournerai avec ma 7x65r (calibre qui a fait ses preuves depuis des années d'après les spécilaistes - bien que les gardes locaux préconisent les variantes en 8 milimètres...) et j'investirai dans un trépied bien stable afin de tenter de mettre de meilleures balles...
A bienôt.
Djinn.