Bonjour@tous.
Jeudi 11 octobre, je chasse la 2ème journée à Philippeville.
1ère enceinte :
Je suis posté sur une belle ligne de fuite pour les sangliers, je connais le poste pour y avoir vu plusieurs sangliers y trépasser et pour y avoir raté, hé oui, une bête rousse il y a 2 saisons.
La battue est à peine commencée depuis 20 minutes que j’entends un chien seul aboyer et qui se dirige vers moi, soudain à ma gauche un sanglier d’environ 90 kg émerge de derrière la crête et descend le talus à environ 8 m de moi, il traverse le ruisseau et, dès qu’il est à 40°, je place le point rouge sur l’épaule et pan, il ne tombe pas !? De nouveau, je vise l’épaule, je tire, il ne bronche pas, troisième balle au moment où il rentre dans les semis de charmes, là aussi je vise pleine épaule pan, je le vois accuser, à ce moment le chien traverse la ligne de tir, j’entends quelque chose qui le suit, un autre chien, non un sanglier du même poids que le 1er ! Je prends une cartouche, la jette dans la chambre de la BAR, j’appuie sur le retour de la culasse, il est déjà de l’autre côté dans le semis de charmes, il est arrêté, il écoute le chien au ferme, mais il est de cul, soudain il décide de contourner ; maintenant, il est bien de travers, je le prends en plein dans le point rouge, je tire, il accuse.
Je recharge, le chien est toujours au ferme, le sanglier est-il mort ou vivant ? Les autres chiens arrivent et là, plus de doute possible, j’entends le sanglier crier, je signale à mes voisins que je vais pour l’achever, je parcours 60-70 m à travers le semis naturel, il est là, de l’autre côté, tous les chiens sont dessus, il est plaqué au sol, pas question de faire ça à l’arme à feu, je sors ma dague et je le « puise », merci les chiens, je les regarde, ok il n'y a pas l'air d'avoir de la casse.
Je vois un impact de balle dans la mâchoire inférieure, un autre qui a rasé la panse, et un troisième qui est dans l’épaule mais très piqué, à ce moment, je me dis « Bougre d’idiot, tu es en hauteur, tu vises trop bas !!! ».
Je regagne mon poste, mais, un peu déboussolé, je dévie de quelques mètres, qu’est-ce que je vois, le 2ème sanglier raide mort !!! Lui aussi à une balle basse, au foie.
Je regagne mon poste, fais signe à mes voisins ; à peine le derrière sur mon siège qu’un sanglier de 60 kg manque de me percuter, je vois à ce moment qu’il est scalpé sur le dessus des gigues, il saute dans le ruisseau, je veux le tirer, merde point rouge éteint et sécurité mise (pour aller sur le ferme), je remets sur position feu, le point rouge je m'en passerai, avec une line dot pas besoin, et maintenant je vise l’épaule mais à ras du dos, le coup part, il ne fera plus 1 cm !!!
Environ 30 minutes plus tard, la traque arrive : « Alors ? » me demande le chef de traque, « Et bien, trois », « Tu en a vus combien ? », « Trois », « Ils sont où ? », « Un là, a l’entrée du semis de charmes, le deuxième de l’autre côté, et le troisième dedans, au pied du chêne ».
Le garde « Tu ne pouvais pas tirer plus petit !!! », je vais avec 3 traqueurs pour rechercher le plus éloigné et on les aligne sur le chemin, puis la traque repart faire la 2ème partie.
Moins de 15 minutes plus tard, quelques coups de feu éclatent sur une autre ligne de fuite à sanglier ; un sanglier de 50 kg sera prélevé et un verrat de + de 100 kg sera blessé, on retrouvera du gras et du contenu stomacal, mais la recherche à la fin de l’après-midi sera infructueuse, il ne s'est même pas arrêté dans une bauge, qu’il a traversée à plus d’1 km, et il ne donnait qu'une goutte de sang tous les 4/5 m .
D’autres tirs se font entendre à l’opposé de la battue.
Tout d’un coup, j’entends du bruit en crête ; apparaît alors à ma droite, à 7/8 m, une bourrique de plus de 120 kg ; je vois directement ses défenses, là c’est du sérieux, il va falloir que j’assure, il déboule le talus, arrive dans le ruisseau, je me dis « Là, mon cochon, tu vas payer pour les 3 autres ; dès que tu seras dans la grosse trouée, ce sera ta fin. » , à ce moment, le s… , il oblique et remonte le ruisseau, pas moyen de tirer !!! Il s’engouffre dans le semis de charmes et va droit sur mon voisin, je me dis de ne pas le tirer, il va passer dans ses pieds, que nenni ; en plein milieu, il oblique de nouveau pour traverser pour de bon, je lâche une balle, sans succès !!!
Sur plus de 800 m de ligne de tir, il n’y a que 3 places de – de 10 m où le layon se rétrécit et où le semis de charmes empiète sur celui-ci, il a choisi le mien ; bien la preuve que les vieux animaux connaissent le bois. Il ne s’est jamais mis à découvert !!!
Moralité : « Ne pas se demander où on va accrocher les défenses du verrat avant de l’avoir mis dans la remorque ! ».
Fin de battue, 5 sangliers morts.
Pause de 13h.
2ème enceinte :
Je suis à 1 poste du marteau, en devant le long d’un versant, le vent donne bien mais je suis plutôt à un poste à chevreuil et, comme j'ai tiré au matin, je suis limité à sanglier, brocard et renard.
La battue commence à peine que des sangliers sortent déjà à l’avant et se font copieusement arroser ; soudain, je vois un renard sortir dans le marteau, il n’est pas très gros, mon voisin tire une première balle, le rate et le tue de la deuxième en pleine épaule.
La traque avance toujours, les traqueurs annoncent sangliers devant, à droite, derrière, on tire de part et d’autre, elle arrive en fin de 1ère partie ; après avoir ramené les animaux tirés à la ligne, elle part se réaligner pour faire la deuxième partie, quelques chevreuils et sangliers seront encore vus et tirés.
On sonne la fin de battue, on ne fera pas la troisième enceinte, il est trop tard.
Sur ma ligne, 2 sangliers d’une cinquantaine de kg ont été tirés.
Bilan de fin de journée : 17 sangliers et 2 renards tirés, 1 chevreuil pris par les chiens, et 3 sangliers blessés dont la recherche est programmée au lendemain matin.
steph