J'ai la chance d'avoir la confiance d'un propriétaire chasseur qui me permet d'affûter le renard, tirer le ramier, moyennant quelques petits travaux d'entretien et nourrissage.
Sur le territoire, il y a deux miradors pas placés idéalement mais solidement installés par le propriétaire précédent.
Un de ces deux miradors demandait un élagage pour retrouver une vue correcte de l'environnement.
Malgré le temps chaud que nous connaissons, je me décide à procéder à ce travail ce dimanche en cette belle fin d'après-midi.
Le vent étant bien orienté, bien que n'étant pas venu pour cela, j'abandonne temporairement le véhicule à 500 mètres de là pour tenter une approche du secteur.
En arrivant au mirador, la vue s'ouvre sur deux allées (en angle droit) et un terrain assez dégagé, où rien ne bouge en dehors du petit panache blanc d'un lapin prenant le frais étendu dans l'herbe et dérangé par ma venue.
Je décide de poursuivre encore un peu car une troisième allée s'ouvre derrière le mirador sur laquelle on a pas de vue depuis celui-ci.
Risquant un œil dans l'allée, je me fige : un train arrière de chevreuil dépasse d'un fourré.
Je m'aplatis, j'attends.
La tête de la "bête" apparaît, c'est un brocard, un six pointes déjà observé à d'autres occasions.
Je ne bouge pas, puis rampe en arrière d'un bon mètre.
Le chevreuil vient maintenant droit sur moi ; le vent est bon, il ne me voit pas, il est en confiance.
Le voici qui tourne l'angle de l'allée, il est à 1 mètre. Je n'en ai jamais vu un de si près, vivant. Je vois le détail des perles sur les merrains, il est magnifique. Il s'immobilise une trentaine de secondes, avant de repartir comme il est venu à pas feutrés, avant de se lancer dans une tempête d'aboiements de colère ou de peur.
Bon, c'est pas tout cela. il me restait à travailler ce qui fût fait malgré les taons et la chaleur.
Quelle chance de pouvoir vivre cela.
Nuage clair.