Centaure a écrit:Bonjour,
Hélas, la question que je posais dans mon premier message était prémonitoire !
En effet, ce matin, une question m'a été posée par mail quant à savoir quelle était la valeur d'une culture de haricots, car un agriculteur entendait bien être dédommagé de dégâts de lièvres.
A mon humble connaissance par ailleurs très limitée, je me demande sur quelle base des dégâts aux cultures, fruits et récoltes (...) occasionnés par d'autres espèces que le lapin de garenne ou le "gros" gibier ou encore des espèces protégées (quand c'est prévu comme avec le blaireau par ex) pourraient faire l'objet d'un quelconque dédommagement résultant d'une action en justice.
Et ce matin, j'ai reçu ce mail, que je livre à vos réflexions :
« Je voudrais encore vous faire part de problèmes que nous rencontrons au niveau du conseil cynégétique.
Si la tendance était au regroupement des territoires, je dois constater que ces dernières années, nous assistons à une tendance au morcellement de territoires.
Nous avons reçu cette année la demande d’agréation de deux nouveaux territoires au sein du conseil, provenant de la division d’autres territoires. L’un des nouveaux territoires est repris par un fermier qui m’a déjà dit qu’il exterminerait tout lièvre pouvant se trouver sur ce territoire.
J’ai eu une communication téléphonique ce week-end avec Monsieur …, à …, qui a probablement la chasse la plus peuplée de lièvres de la région. Il m’a dit que suite à des discussions entre experts sur l’étendue de dégâts de gibier (lièvres), il allait perdre +- 30 ha de terres de trois fermiers se groupant pour que le fils de l’un d’entre eux, passant son permis en France, puisse exterminer les lièvres sur ces terres.
Ce n'est pas un cas isolé ni nouveau, il y a quelques années, j'avais à mes cours de chasse des candidats au permis qui ouvertement ne voulaient prendre de permis que pour exterminer le lièvre.
La territorialité des lièvres étant relative, c’est sur bien plus de 30 ha que les lièvres vont disparaître.
Je pense qu’il serait temps d’augmenter la surface minimale des territoires de chasse.
Ceux qui n’auraient pas la surface minimale pourraient s’entendre avec des voisins pour faire cette surface minimale, même s’ils continuent à chasser chacun de leur côté sur le territoire unifié officiellement, tandis que ceux qui veulent détruire n’auront pas d’accord avec les voisins et seront bloqués dans leurs projets.
Cela n'est pas une mauvaise idée, mais je doute de son efficacité : ceux qui veulent détruire le feront autrement qu'officiellement.
Nous avons une diminution des lièvres ces dernières années, suite probablement au climat et à certaines maladies. Nous pouvons difficilement agir contre ces facteurs. Par contre, nous pourrions soit par l’étendue du territoire minimum, soit, comme en France, par le marquage des lièvres tirés (ce qui est plus lourd en gestion), éviter de telles pratiques d’éradication.
»
Bof, à part une petite lourdeur et une limitation du prélèvement officiel connu, c'est à dire par la chasse "normale", ça n'empêchera aucun culto de faire ce qu'il voudra, quitte à répandre des toxiques ou encore à introduire eux-mêmes des maladies comme cela a été fait pour le lapin : ce n'est pas difficile à se fournir : l'Asie du sud est et l'Australie et Nouvelle-Zélande sont connus pour être fournisseurs de virus très...virulents.
Pas étonnant que, relayés par Ecolo, certains agriculteurs rêvent de voir les dégâts indemnisés "plus automatiquement" ; plus étonnant est le fait que des représentants des chasseurs soient favorables à cette revendication qui, plus que jamais, transformerait irrémédiablement le titulaire d'un territoire de chasse en vache à lait !
Bien à vous,
C.
Encore faut-il qu'il y ait une base légale pour cela (voir plus haut).