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Les renards wallons : infestés par les trichines ? Appel à participation à la 3ème campagne nationale de collecte

Date : 29/06/2012

L'objectif est de  collecter 200 renards tués récemment en Wallonie en vue de vérifier s’ils sont porteurs de trichines, un parasite qui peut affecter les porcs d’élevage également.

Qui ?

L’appel à participer concerne essentiellement les chasseurs, mais également toutes les autres bonnes volontés. L’opération n’est pas rémunérée.

Quand ?

Du 3 au 21 septembre 2012.

Comment ?

  • Placer les cadavres frais (moins de 2 jours) dans un sac en plastique solide.
  • Ne pas congeler les cadavres.
  • Renseigner, sur une étiquette ou un papier libre remis dans le sac, la commune d’où ils proviennent et éventuellement le sexe de l’animal.
  • Avertir l’ARSIA qu’un renard est à collecter, par mail (chasse@arsia.be) ou par téléphone (0496/27.79.57). Mentionner votre nom, votre numéro de GSM, l’adresse où le renard peut être collecté (avec le lieu précisé), la date de tir et la commune dans laquelle le renard a été abattu.

Quelles précautions ?

En raison des risques de contamination par la rage (théoriquement) ou l’échinococcose alvéolaire, il est essentiel de prendre des précautions lors de la manipulation des renards. Porter des vêtements de protection (combinaison jetable), des gants jetables solides et un masque de protection bien adhérent. Ce matériel est disponible dans la plupart des cantonnements DNF (http://environnement.wallonie.be/dnf/servext/adsednf.htm).

 Surveillance de la Trichinella chez le renard durant la saison hivernale 2011-2012

Auteurs : Leen Claes (1) et Muriel Vervaeke (2)
(1) Laboratoire National de Référence pour les Parasites, Institut de Médecine Tropicale
(2) Agence de la Nature et des Forêts

Problématique globale

La Trichinella est un parasite transmis par la consommation de viande crue ou insuffisamment cuite. La plupart des animaux, y compris les mammifères (et donc l'être humain), peuvent en être contaminés. Pourtant, une infection à la Trichinella ne laisse des symptômes que chez l'homme ; la maladie est appelée Trichinellose. Si ces symptômes demeurent obscurs, la plupart prennent la forme de diarrhées, nausées, fièvres, maux de tête, malaises et déficiences musculaires pendant plusieurs mois. Un autre symptôme typique est l'apparition de cernes marqués sous les yeux. Des troubles de la coordination peuvent survenir en cas de contamination grave, entraînant des problèmes respiratoires et cardio-vasculaires, et parfois la mort.

On recense chaque année une dizaine de milliers de cas de Trichinellose dans le monde. Pour l'instant, on connaît neuf espèces et six génotypes de la famille Trichinella. Les quatre suivants sont les plus présents en Europe : T. spiralis, T. pseudospiralis, T. britovi et T. nativa (ce dernier, essentiellement au pôle Nord). T. spiralis contamine surtout les animaux domestiques, T. britovi contamine les animaux sauvages et T. pseudospiralis contamine essentiellement (mais pas exclusivement) les oiseaux.

Antécédents

En Belgique, la première irruption de Trichinellose remonte à 1893, lorsque 36 personnes furent malades en consommant de la viande de porc contaminée. En 1979, une famille de Zoersel (province d'Anvers) fut touchée après avoir mangé du sanglier contaminé.

Tous les porcs, chevaux et sangliers distribués dans l'Union Européenne doivent avoir au préalable été examinés pour vérifier l'absence de Trichinella. Cela concerne en Belgique près de 11 millions de porcs, 8.000 chevaux et 10.000 sangliers.

La plupart des porcs destinés à la consommation étant élevés de façon industrielle (dans des étables fermées, sans contact avec l'extérieur et nourris par des aliments commerciaux), ils présentent une très faible probabilité de contamination par le parasite. En 2010, la Belgique obtint de la Commission Européenne l'autorisation de ne plus réaliser de tests de Trichinella sur les porcs d'élevages industriels. Ils demeurent toutefois obligatoires pour les chevaux, les sangliers ainsi que les truies, verrats, porcs biologiques ou élevés en plein air, avant de distribuer leur viande sur le marché européen. En outre, la Commission a exigé un examen complémentaire pour la population d'animaux sauvages vivant en Belgique (outre les 10.000 sangliers vendus chaque année sur le marché). Ainsi, un examen Trichinella doit être exécuté chaque année auprès de la population de renards, parce que cet animal occupe le sommet de la chaîne alimentaire et est susceptible d'être contaminé par l'une des quatre espèces de Trichinella fréquentes en Europe. L'examen doit également comprendre un nombre réduit d'animaux d'autres espèces, susceptibles d'être parasités.

Méthode

A la demande de l'Agence Fédérale de la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA), l'Agence flamande de la Nature et des Forêts (ANB) ainsi que le Département de la Nature et des Forêts (DNF) ont organisé, respectivement en Flandre et en Wallonie, une surveillance de la Trichinella chez le renard. Cela s'est tenu en bonne concertation avec le secteur de la chasse, le Laboratoire National de Référence pour les Parasites (LNRP), l'organisme Diergezondheidszorg Vlaanderen (DV), l’Association Régionale de Santé et d'Identification Animales (ARSIA) et l'AFSCA. Pour ce contrôle, 507 renards et 17 autres espèces animales sauvages ont été capturés et examinés durant l'hiver 2011-2012 pour vérifier l'absence de larves de Trichinella. 309 échantillons provenant de Flandre ont été analysés et 215 de Wallonie, dont 198 renards, 11 blaireaux, 3 fouines, 1 chat, 1 chat forestier et 1 raton laveur. Les échantillons de renards ont été obtenus par une collecte organisée de renards abattus durant la période de chasse. Lors de cette collecte dans les deux régions, l'on s'est efforcé d'atteindre une répartition géographique uniforme. Les autres espèces animales analysées en Région wallonne provenaient d'accidents de la circulation.

Au moins 10 g de muscle des pattes antérieures ont été prélevés sur chaque cadavre. Ces échantillons musculaires ont ensuite été rassemblés par régions et par groupes de 20 animaux (appelés pôles). La présence de Trichinella a ensuite été testée au Laboratoire National de Référence pour les Parasites, à Anvers. La carte 1 dresse un relevé de la répartition géographique des animaux de l'échantillonnage.

Carte 1 : Répartition géographique des animaux de l'échantillon en Flandre et en Wallonie (source : AFSCA). Légende : Jaune : Renards, résultat négatif. Orange : Renards, résultat positif possible. Rose : Autres espèces d'animaux sauvages, résultat négatif. Rouge : Autres espèces d'animaux sauvages, résultat positif possible.

Résultats

Aucune présence de Trichinella n'a été relevée dans les pôles prélevés en Flandre. Une unique larve a été retrouvée dans un pôle provenant de Wallonie (voir photo). Elle a été morphologiquement identifiée comme appartenant à la famille Trichinella.

Photo 1 : Larve de Trichinella trouvée dans un pôle en Wallonie (photo : ITG).

Pour identifier à quel type spécifique de Trichinella cette larve appartenait, le spécimen été envoyé au Laboratoire de référence de l'UE pour parasites à Rome, mais celui-ci n'a pas donné davantage de résultats.
Les restes de chair subsistants de tous les animaux appartenant au pôle contaminé par la Trichinella ont également été analysés individuellement. Cette recherche n'a toutefois pas décelé d'autre larve de Trichinella. Il est donc impossible d'identifier l'animal qui avait été parasité par la larve de Trichinella. La carte 2 indique l'origine des animaux examinés (à savoir 18 renards et 2 blaireaux), originaires du pôle contaminé par la Trichinella.

La répétition annuelle de cet examen permettra de dresser une image précise de la présence de Trichinella dans la population d'animaux sauvages.

Carte 2 : Lieu de prélèvement des 18 renards et 2 blaireaux (abattus par la chasse ou tués lors d'un accident de circulation) issus du pôle contaminé par la Trichinella.

 

Remerciements

Nos plus vifs remerciements s'adressent à tous ceux qui ont collaboré à l'organisation de cette surveillance : l'AFSCA, le DNF, l’ARSIA, le DV, le LNRP et l’ANB. Nous souhaitons en particulier remercier les chasseurs qui se sont montrés disposés à collaborer à la collecte des dépouilles de renards.

DNF – Direction de la chasse et de la Pêche


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