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Date : 21/11/2007
Au cours de la présente saison de chasse, pendant le repas de midi ou après la chasse, il m'a été donné plusieurs fois d'assister à des discussions entre chasseurs, parfois fort virulentes d'ailleurs, à propos de la pratique d'un tir sanitaire de grand gibier, à l'occasion de la chasse à l'approche ou à l'affût, voire en battue.
Chacun défendait ses positions avec véhémence et une apparente sincérité, appuyant ses allégations sur ce qui, selon lui, était la loi en la matière. J'ai constaté que la plupart du temps, voire à chaque fois, ils étaient tout à fait à côté de la réalité. C'est ainsi que j'ai encore été étonné de la méconnaissance des règles légales par des chasseurs, même s'il y a des exceptions, et me suis dit qu'un recyclage tous les cinq ans, comme celui qui vient d'être imposé aux gardes champêtres particuliers par l'AR sur leur statut, ne serait pas superflu du tout.
En effet, la plupart proclamaient que le tir d'un animal blessé, par quelque mode de chasse que ce soit, était toujours justifié et permis par la loi. Si sur le plan d'une éthique cynégétique visant à abréger les souffrances de la bête, on ne peut pas leur donner tort, il n'en va pas de même sur celui du respect de la loi…
Le principe, incontournable, donc applicable en toute occasion, sauf grande bienveillance du personnel de la DNF et sans préjudice du risque d'une amende par le conseil cynégétique, est que tout tir sanitaire ne peut s'effectuer qu'avec l'autorisation préalable ou à la demande du chef de cantonnement de la Division de la Nature et des Forêts territorialement compétent, en présence de l'agent des forêts local.
Certes, sur le plan pratique, lors d'une partie de chasse, lorsqu'on est confronté à une bête manifestement affaiblie, blessée ou malade, que l'on ne rencontrera sans doute plus jamais, et que l'on désire abréger ses souffrances, on est seul face à sa conscience et il n'est guère possible de recueillir l'autorisation prévue par la loi, ni la présence imposée de l'agent de la DNF. Mais la loi est ainsi faite et doit être appliquée, aucune dérogation n'étant prévue, le tir sanitaire devant rester une exception très réglementée, sous peine de dérapages toujours possibles.
S'il s'agit d'un gibier dont la chasse est ouverte et qui n'est pas soumis au plan de tir, son tir ne sera source, dans la plupart des cas, de guère voire de pas de problème du tout. Mais il en ira tout autrement s'il s'agit d'un cervidé, pour lequel le territoire ne dispose pas/plus du bracelet nécessaire, ou d'un animal dont la chasse n'est pas/plus autorisée sur le territoire de chasse. Non seulement, cela risque de déboucher sur des poursuites pénales envers le tireur, mais également sur une procédure d'indemnisation du c. c. à l'égard du titulaire du droit de chasse en sa qualité de détenteur du plan de tir et, partant du respect de sa réalisation. En bref, bonjour les problèmes et les démarches pour prouver sa bonne foi, outre les maux de tête qui en découlent, sans préjudice des sommes (parfois fort importantes : analyse vétérinaire, expertises, …) à acquitter.
Dans ce domaine, comme dans bien d'autres d'ailleurs, l'adage "Dans le doute abstiens-toi" prend toute sa signification.
Pour rappel, il est possible (en principe) d'obtenir un exemplaire de la coordination officieuse des textes législatifs applicables à la chasse en Région wallonne auprès des cantonnements de la DNF. Pour les adeptes d'internet, ils peuvent être consultés librement et gratuitement à l'adresse suivante : http://environnement.wallonie.be/legis/dnf/chasse.htm
13 juillet 2006 - Arrêté du Gouvernement wallon déterminant les personnes habilitées à détruire et à transporter des animaux de la catégorie grand gibier pour des raisons sanitaires ainsi que les conditions que celles-ci doivent remplir (M.B. 21.08.2006) Le Gouvernement wallon,
Sur la proposition du Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme; Après délibération, Arrête :