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Le mot du président

Date : 07/06/2011

Très Chers Amis, pour ne rien vous cacher, c’est un président quelque peu préoccupé et perplexe qui vous accueille aujourd’hui, et ce pour diverses raisons...

L’une d’elles, sinon la principale, est que, contrairement à ce que l’on constate en France, où le nombre de chasseurs est passé de 1.600.000 il y a environ 10 ans, à un peu plus de 1.340.000 chasseurs l’an dernier, ce qui représente un pourcentage de la population non négligeable, d’autant que beaucoup d’entre eux chassent dans des ACCA (Association Communale de Chasse Agréée), si en Wallonie le nombre de permis délivrés reste stable, j’ai le sentiment que la chasse wallonne est en train de perdre ses racines qui, il y a quelques années encore, étaient profondément ancrées dans la ruralité. Si on ne peut que se féliciter qu’un nombre accru de citadins, jeunes et moins jeunes, développent la fibre cynégétique, cela n’est cependant pas sans influence sur les pratiques que cela engendre, ni sur le positionnement de notre asbl « Le Solitaire Ardennais » quant à la promotion et la défense d’une chasse plus « écologiquement » responsable, ainsi que le CA l’avait souhaité.

En effet, force est de constater que, depuis quelques années déjà, comme la qualifient certains opposants français, une « business chasse », ou industrie de la chasse, est de plus en plus en train de se faire jour en Wallonie également, nombre de chasseurs semblant extrêmement soucieux de « tableaux » importants, sinon pléthoriques. Cela ne manque pas d’entraîner certaines dérives préjudiciables à l’image de la Chasse et des Chasseurs, à travers des lâchers massifs de gibier de tir, dans la plupart des cas durant les périodes autorisées, ainsi qu’un nourrissage intensif qui, recourant à des dizaines de tonnes de maïs, n’a plus de dissuasif que le nom, pour devenir « nourrissage persuasif », sinon procédé d’élevage en plein air. Si ces pratiques discutables, critiquables, éthiquement condamnables, sont souvent l’apanage de « grandes » chasses à vocation commerciale ou d’affaire, je me garderais bien de prétendre qu’elles en ont l’exclusivité. Je pense notamment au nourrissage en période de battue ; même modéré, il est inévitable pour les titulaires de territoires voisins d’une « business chasse », qui ne veulent pas voir leur territoire ressembler à un désert cynégétique où les affres du « buisson creux » présideraient les parties de chasse ! Quant on sait que, là où il y a du cerf, en quantité trop importante selon le DNF, des plans des tirs minimum importants sont imposés, peut-on ne pas « mettre le doigt dedans » ?

Loin de vouloir transformer le présent en réquisitoire, encore que, je pense qu’il faut s’interroger quant aux responsabilités qui échoient aux uns et aux autres : DNF, conseils cynégétiques, chasseurs, sylviculteurs, agriculteurs, quant aux :

  • lâchers de gibier de tir et non de repeuplement, dans un espace naturel où les biotopes sont inhospitaliers, voire ont souvent été détruits par une agriculture où le business aussi prime tout ;
  • nourrissages anarchiques, souvent avec l’indifférence et sous l’œil bienveillant du DNF (quand ce ne sont pas certains de ses membres qui s’en chargent …), et de conseils cynégétiques qui ne font pas respecter les dispositions qu’ils ont arrêtées en la matière ;
  • dégâts de grand gibier : ici encore, la destruction des biotopes favorables en forêt, notamment les gagnages, ne permet guère d’envisager une amélioration, nombre de forestiers sylviculteurs considérant que le grand gibier n’a qu’à aller chercher sa nourriture en plaine, plutôt que de lui réserver des gagnages. Les restrictions de tir qu’imposent certains titulaires de chasses permettent une augmentation des espèces, en réduisant, voire interdisant irresponsablement le tir des femelles qui pourtant, comme chacun le sait, sont celles qui procréent, et ce en invoquant des tas de « bonnes mauvaises raisons » en guise de justification.

Pour changer de sujet, je ne voudrais pas passer sous silence l’épée de Damoclès qui, de diverses manières, est de plus en plus présente au-dessus de la tête des détenteurs d’armes, face à ceux qui rêvent de les voir disparaître de notre société. Par sa participation active à l’UNACT depuis un an, LSA concourt à tenter de contrecarrer les efforts des « croisés anti-armes », la dernière en date étant l’analyse de la circulaire mammouth de 138 pages du SPF Justice, afin de dégager les points illégaux susceptibles de la voir annuler par le Conseil d’Etat, devant lequel un recours en annulation a été introduit. Et des projets visant à contrôler davantage les armes, en vue de réduire le nombre de celles détenues par les honnêtes gens se font régulièrement jour, ce qui nécessite de ne pas relâcher la vigilance à cet égard.

Pour varier encore un peu, si l’UAB (que l’on dit actuellement très déforcée quant au nombre de ses agents), devenue une composante du Département Police et Contrôle de la RW, est, depuis sa création, peu efficace quant à sa principale raison d’être : la lutte contre le grand braconnage organisé, comme pour justifier son existence (fort onéreuse), il n’est pas rare qu’elle aille chercher des poux sur la tête des chasseurs, et elle reste également fort active à l’égard des amateurs d’oiseaux, manifestement considérés a priori, au même titre que les chasseurs, comme des délinquants potentiels, qu’ils nomment braconniers …

Quoi qu’en pensent certains, je peux vous assurer que LSA ne reste pas inactif dans ces matières, et que mon engagement journalier est complet pour faire évoluer les choses, ou, en tout cas, éviter qu’elles ne se dégradent.

Enfin, je terminerai en vous signalant que, dans la plupart des conseils cynégétiques grand gibier, sinon tous, lors des comptages de printemps, le DNF s’est rendu compte que les plans de tir importants imposés ces dernières années pour réduire les populations de cervidés, et les ramener à un chiffre idéal selon eux, s’étaient avérés insuffisants. C’est pourquoi, cette année encore, il faut s’attendre à devoir tirer beaucoup de cerfs, biches et faons lors des battues de l’automne prochain.

Pourtant, rappelez-vous, lorsque le plan de tir au cerf a été instauré au début des années nonante, pour protéger et gérer le cerf, le même DNF trouvait que les comptages effectués par les chasseurs étaient surévalués pour pouvoir tirer plus, et ne se servait que de ses propres chiffres pour fixer les plans de tir ! On constate maintenant où cela nous a menés … Que l’on y ajoute le changement radical de cap en matière de plantations ces dernières années, le résineux étant devenu indésirable pour raisons économiques, et devant être rapidement remplacé par du feuillu là où c’est possible, en plantant le moindre mètre carré comme tout sylviculteur soucieux de rentabilité, et nous aurons une des raisons pour lesquelles le cerf est accusé de tous les maux, sinon devient de plus en plus indésirable en forêt. Cherchez l’erreur !

Certaines associations ayant fait religion du politiquement correct, il reste établi que, comme depuis 1998, le poil à gratter que constitue « Le Solitaire Ardennais » risque encore d’avoir à en démanger plus d’un dans le futur …

Je vous remercie pour votre attention, non sans vous assurer que, comme depuis l’origine, mon engagement sera total, mais cela ne peut se faire seul dans son coin et nécessite le soutien d’une équipe autour de soi, en utilisant notamment le moyen de communication que constitue Internet, et ce à travers de nos site et forum qui doivent être aussi actifs que possible. Mais cela est le fruit d’une œuvre commune et d’une ouverture vers l’extérieur, notamment en diffusant les articles qui nous seront envoyés.

Jean Compère


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